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Attaque détachement Namissiguima : Dieu, que les 5 mois de Sandaogo seront longs

 

Le détachement militaire de Namissiguima a été la cible d’une attaque terroriste « complexe », selon les expressions de l’état-major, et qui a fait, d’après le communiqué officiel, 12 FDS et 4 VDP tués et une vingtaine de blessés.

 

 

Aux dernières nouvelles, le bilan tournerait d’ailleurs autour d’une vingtaine de morts. La horde sanguinaire est arrivée au petit matin, comme c’est souvent le cas d’ailleurs. C’est dire que ce n’est pas la première fois que nos  FDS sont surprises aux aurores. C’était le cas à Nassoumbou et à Inata, pour ne citer que ces deux exemples.

 

On a beau être un profane des questions militaires, on se demande toujours comment en rase-campagne, où le moindre bruit  s’entend à des kilomètres à la ronde, de surcroît dans la nuit, et souvent dans des zones sous couvre-feu et état d’urgence, nos militaires, gendarmes et policiers, qui continuent de payer un si lourd tribut depuis le début du fléau, peuvent être surpris.

 

On est encore plus étonné quand on voit circuler sur les réseaux sociaux  un message qui donne l’impression que nos soldats étaient bien renseignés. En voici le contenu : «Hvrc# zone barsalogho#suite attaque détachement Namissiguima #08/04/2022#l'attaque a été préparée par Abou hasfa chef GAT guiendbila (pensa)#la  préparation de cette attaque a commencé le 02/03/2022# 1150Z# suite à la pose d'un hélicoptère inconnu à guiendbila# 16 km nord-ouest de pensa#pour un ravitaillement quelconque des GAT# vu les roquettes et du gaz lacrymogène utilisés#en coordination avec #AR du GAT# Diandétomgdoyobi# téléphone 75626051 et les membres du GAT : Diandékolado, Diandétoudba, Diandé nobila, Diandé yarbila, Diandé gourounga, Diandé Sambo, Diandé gouroumbila. Quelques-uns ont  lieu de résidence noogo # axe Kaya barsalogho#et d'autres a basnéré# axe Kaya- kongoussi#ajouter au GAT#50 binômes ( peaux claires) arrivés à pelhouté le 06/04/2022# leur intention reste toujours les mêmes# déloger# kelbo# foubé # silmangue # barsalogho# asseoir un blocus axe Kaya-dori# et fin. »

 

 On imagine que ces renseignements n’ont pas été récoltés après coup. Et donc qu’il y avait la possibilité d’anticiper. Qu’est-ce qui s’est donc passé pour qu’une vingtaine tombent ainsi sous les balles assassines  alors que la préparation du coup semblait connue d’avance ?

 

Cela fait pourtant deux bons mois  et demi que les militaires, sous la houlette du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ont déposé Roch Marc Christian Kaboré au motif qu’il a été incapable d’enrayer la spirale insécuritaire qui sème la mort et la désolation avec quelque deux millions de déplacés à nos jours.

 

Mais force est de reconnaître que de Roch à Sandaogo, la situation n’a pas fondamentalement changé. Conscient du désamour grandissant entre lui et la population, le président du Faso a d’ailleurs dû s’adresser à la Nation le 1er avril dernier pour dire qu’il comprend son impatience et que des mesures sont en train d’être prises pour circonscrire l’incendie qui embrase presque tout le territoire et reconquérir progressivement les nombreuses localités abandonnées par nos citoyens, et où la vermine a fini par s’incruster. Et de donner rendez-vous aux Burkinabè dans cinq mois pour un premier bilan d’étape.

 

Certes, ce n’était pas en 60 jours chrono que les nouveaux maîtres du pays pouvaient parvenir à arracher le chiendent qui a mis six longues années pour s’enraciner. Mais Dieu, que les 5 mois de Sandaogo seront particulièrement longs comme des jours sans pain, ou plutôt sans sécurité ! Et il urge que les soldats qui ont fait irruption sur la scène politique montrent vraiment de quoi ils sont capables, pour redonner de l’espoir aux Burkinabè qui ont abandonné champs, bétail et boutiques  et qui n’ont d’autre choix que de s’en remettre à la Providence.

 

Issa K. Barry

 

 

 

Dernière modification lelundi, 11 avril 2022 20:53

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