Menu

Héritage de Benoît XVI Ces voies d’espérance pour l’Afrique, selon le brillantissime théologien

 

Le pape Benoît XVI décédé le 31 décembre dernier a été porté à sa dernière demeure hier 5 janvier au cours d’obsèques grandioses.

 

 

La messe de l’absoute d’un pape présidée par un pape, c’est une première dans l’Eglise catholique. Celle de Benoît XVI concélébrée par son successeur avec plus de 4000 cardinaux, en présence d’une trentaine de chefs d’Etat, de têtes couronnées et d’environ 50 000 fidèles, venus des 5 continents, donne une idée de l’aura de l’homme et du pontife qu’a été le cardinal Joseph Aloisius Ratzinger.

 

Brillantissime théologien, devenu pape à 78 ans, il a renoncé à cette charge 8 ans après ; officiellement à cause de ses forces déclinantes, une première dans l’Eglise catholique depuis 6 siècles. Un pontificat dont la brièveté est inversement proportionnelle à la grandeur de l’héritage qu’il laisse à l’Eglise catholique, aux croyants et à tous les hommes de bonne volonté, en termes de réflexion.

 

Pour le cardinal Joseph Ratzinger, la théologie a été une science carrefour de méditation sur la vie et sur l’homme afin d’y projeter une lumière d’espérance biblique. L’Afrique, par le biais des défis qui sont ceux d’une Eglise catholique en pleine croissance, de sociétés en mutation et de pays en voie de développement, n’a pas été absente de la réflexion théologique et sociétale du prélat disparu. En 24 voyages apostoliques, Benoît XVI est venu 2 fois en Afrique, visitant 3 pays : l’Angola et le Cameroun en 2009 et le Bénin en 2011.

 

C’est au cours de ces voyages que Benoît XVI a exprimé sa vision sur l’Afrique, ses défis et ses aspirations à la justice et à la paix et évoqué les meilleures voies pour parvenir à leur réalisation. Ces voies vont dans 4 directions : l’attention à la personne humaine ; le vivre-ensemble ; la vision africaine de la vie ; le dialogue et la communion entre les chrétiens d’une part et entre les chrétiens et les autres croyants d’autre part. Ces voies de l’espérance pour l’Afrique identifiées par Benoît XVI ont constitué le canevas de travail du Synode spécial des évêques du continent sur le thème ‘’L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix’’.

 

Ces voies de réalisation des aspirations légitimes des peuples africains à la réconciliation, à la justice et à la paix identifiées par le défunt pape sont plus que d’actualité, notamment dans les pays du Sahel et particulièrement au Burkina, confronté au péril terroriste. En effet, les crises sécuritaire, humanitaire et politique que vit actuellement le Pays des hommes intègres sont grosses de dérives religieuses, ethnicistes et idéologiques. Les ressorts du dialogue et de communion interreligieux entre chrétiens, musulmans et pratiquants de la religion endogène africaine peuvent raviver la flamme de la tolérance dans nos communautés de base, propice au retour de la paix. Par ailleurs, l’exhortation du pape Benoît XVI au vivre-ensemble, au respect de la personne et de la vie humaine interpelle aujourd’hui plus qu’hier les Burkinabè de tous horizons et au-delà des Burkinabè, tous les peuples africains notamment ceux des pays en crise.

 

Au demeurant pour Benoît XVI, les croyants africains, particulièrement ceux catholiques, doivent persévérer dans l’exemplarité de leurs vies à être ‘’sel de la terre et lumière du monde’’ malgré les défis de la pauvreté, de la précarité, des injustices sociales, des divisions et de l’insécurité.

 

Somme toute, le brillantissime théologien, devenu pape et pape émérite a porté l’Afrique et ses aspirations dans sa tête et dans son cœur plus qu’il n’y paraît.

 

Requiescat in pace !

 

 

Zéphirin Kpoda

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut