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Intelligence de la foi : Message du pape François pour le carême 2023 (Ascèse de Carême, itinéraire synodal)

 

Chaque année, au début du carême qui est un temps de préparation à la fête de Pâques, le Pape écrit un message à tous les fidèles de l’Eglise catholique pour orienter leur marche dans cette préparation spirituelle. Cette année, le Pape a écrit son message de carême en la fête de la conversion de Saint Paul (25 janvier 2023) et l’a rendu public 5 jours avant le début du carême (le vendredi 17 février 2023). Compte tenu de la brièveté de ce message, sa structure n’a pas été marquée par des sous-titres et ses paragraphes ne sont pas numérotés. Toutefois, pour pouvoir présenter ce message aux chrétiens et à tous les lecteurs de L’Observateur Paalga, et leur permettre de s’y retrouver quand ils le liront, j’ai compté et numéroté ses paragraphes qui sont au nombre de 10, et j’ai structuré le message en trois parties : une introduction qui occupe les trois premiers paragraphes, le corps du message qui se déploie sur les six (6) paragraphes suivants et la conclusion qui se limite au dernier paragraphe. Le corps du message se subdivise en deux sous-parties : la première est une réflexion en vue d’une pleine compréhension (paragraphes 4-6) et la seconde est une exhortation à l’action (paragraphes 7-9).

 

 

Le passage biblique à partir duquel le Pape François construit son message de carême de cette année 2023 est le récit de la Transfiguration que rapportent les évangiles selon saint Matthieu (Mt 17,1-9), selon saint Marc (Mc 9,2-10) et selon saint Luc (Lc 9,26-36), et qui est lu chaque année au deuxième dimanche de carême. Le Pape François prend appui sur ce texte pour donner conjointement un sens à la démarche du carême et à la marche synodale dans laquelle l’Eglise est engagée depuis le 9 octobre 2021 et qui va s’achever en octobre 2024, avec pour étape décisive, l’Assemblée du Synode des évêques qui se tiendra du 4 au 29 octobre 2023. Rappelons-nous que le thème de la marche synodale est le suivant : « Pour une église synodale : communion, participation et mission ».

 

Dans le premier paragraphe de son texte, le Pape fait remarquer que le récit de la Transfiguration est rapporté dans un contexte littéraire d’« incompréhension manifestée par les disciples à son égard ». Sans le dire explicitement à ce point, le Pape fait allusion aux incompréhensions, aux résistances et aux oppositions qui se manifestent çà et là dans l’Eglise vis-à-vis de la démarche synodale engagée (§ 1).

 

Dans les deux autres paragraphes de l’introduction, le Pape montre d’abord la pertinence de la lecture du récit de la Transfiguration durant le temps du carême. Dans ce récit, en effet, Jésus prend avec lui trois de ses disciples et les emmène à l’écart sur une haute montagne. Le temps liturgique du carême est lui aussi « une expérience d’ascèse particulière» qui nous invite à briser l’immobilisme de nos activités répétées et ennuyeuses du quotidien en vue d’une ascension avec Jésus, afin de mieux le connaître et de mieux accueillir « le mystère du salut divin ». Cette ascèse requiert que nous surmontions « nos manques de foi et nos résistances à suivre Jésus sur le chemin de la croix » et exige de nous « effort, sacrifice, concentration ». Le Pape termine son introduction en nous invitant à réfléchir sur la « relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale » (§§ 2-3).

 

Le corps du message de carême du Pape est une série de cinq mises en parallèle entre, le récit de la Transfiguration, le carême et la marche synodale dans laquelle l’Eglise universelle est engagée. Trois de ces mises en parallèle sont employées dans la première sous-partie d’explication (paragraphes 4-6) et les deux autres dans la deuxième d’exhortation (paragraphes 7-9).

 

Jésus a choisi trois disciples, Pierre, Jacques et Jean pour être les témoins oculaires de sa Transfiguration. Il n’a pas voulu que leur expérience soit solitaire mais communautaire. « Par analogie… notre chemin de Carême est ‘synodal’ », puisqu’étymologiquement, synode veut dire « marcher ensemble », « faire route ensemble » et qu’en Eglise, nous vivons le carême de manière communautaire avec d’autres « disciples de l’unique Maître ». Dans la démarche du Synode, nous ne faisons rien d’autre que de suivre ensemble Jésus qui est la Voie pour « entrer toujours plus profondément et pleinement » dans son mystère (paragraphe 4).

 

Les disciples ont pu contempler la gloire de Jésus après avoir enduré la fatigue de gravir une montagne. L’expérience quadragésimale et le processus synodal sont aussi exigeants et ardus mais conduisent à un but merveilleux et surprenant qui nous aide à « mieux comprendre la volonté de Dieu » pour la réalisation de « notre mission ». (paragraphe 5).

 

Le fait que les disciples aient contemplé Jésus aux côtés duquel sont apparus deux personnages de l’Ancien Testament, Moïse et Elie, suggère que « le parcours synodal » doit être à la fois « enraciné dans la tradition de l’Eglise » tout en étant « ouvert à la nouveauté » pour éviter et « l’immobilisme » et « l’expérimentation improvisée » (paragraphe 6).

 

Le chemin du carême et celui du synode ayant « tous deux comme objectif une transfiguration, personnelle et ecclésiale », le Pape propose dans la partie exhortative, deux sentiers pour les vivre (§ 7).

 

Le premier sentier est celui de l’écoute. A la Transfiguration, la « voix venant de la nuée » dit aux disciples à propos de Jésus : « Ecoutez-le » (Mt 17, 5). Durant le carême, il faut effectivement l’écouter dans la liturgie ou en dehors, dans la Parole de Dieu. Mais puisque Dieu nous parle aussi par le prochain, il est très important, dit le Pape, que dans le processus synodal et dans notre manière d’être « Eglise », notre « écoute du Christ passe aussi à travers l’écoute des frères et des sœurs dans l’Eglise » (paragraphe 8).

 

A la Transfiguration, alors que les disciples voulaient dresser des tentes et rester sur la montagne, Jésus redescend avec eux dans la plaine. De même pour le carême, le Saint-Père nous invite à ne pas nous « réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité avec ses efforts quotidiens, ses duretés et ses contradictions » ; car le carême est une marche vers la résurrection à travers la passion de la croix. De même, quand le processus synodal nous aura conduits à de belles « expériences fortes de communion », nous devrons redescendre « pour être des artisans de synodalité dans la vie ordinaire de nos communautés », soutenus par la grâce expérimentée durant le Synode (paragraphe 9).

 

Le Pape François conclut son message en souhaitant que l’Esprit Saint nous aide à vivre ce carême 2023 et le processus synodal en cheminant avec le Christ, gloire de l’Eglise et lumière des nations (paragraphe 10).

 

Qui voudrait lire le texte intégral du message du Pape peut le télécharger du site du Vatican à travers le lien suivant : Carême 2023: Ascèse de Carême, itinéraire synodal | François (vatican.va).

 

En dehors du carême et du processus synodal, ce message du Souverain Pontife peut avoir des applications pour l’Eglise catholique qui est au Burkina Faso, en marche vers la célébration de son jubilé de 125 ans, et pour notre pays qui vit un moment particulier de son histoire. Trois thèmes sont particulièrement pertinents : le fait d’éviter à la fois l’immobilisme et les expérimentations improvisées, l’écoute véridique et réciproque de tous pour la construction d’un avenir de bonheur commun et durable et le courage de consentir les efforts qu’exige l’élévation vers un épanouissement plénier.

 

 

 

Abbé Jean Emmanuel Konvolbo

 

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