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Dialogue national tchadien: Le coup de pouce venu du Caire

Mahamat Idriss Déby tient à son dialogue national inclusif et souverain, et il ne reculera manifestement devant rien pour qu’il réussisse. Pas même la demande  d‘un coup de pouce à certains de ses homologues, comme il vient de le faire avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Suite à son entregent, Tom Erdimi, qui croupissait depuis deux ans dans une prison égyptienne, a en effet été libéré fort opportunément.

Tom n’est autre que le frère de Timan qui était rentré il y a quelques semaines à N’Djamena pour participer aux états généraux de la Nation et qui avait mis sur la table de négociation, entre autres conditions, l’élargissement de son frangin détenu au pays des Pharaons à la demande des autorités tchadiennes, selon sa famille.

Les deux frères se retrouvent donc, même si ce coup-ci, c’est pour contribuer à la paix dans leur pays.

On se souvient qu’en 2008, à la tête du Rassemblement des forces pour le changement (RFC), ils étaient  parvenus à entrer à N’Djamena  et étaient à deux doigts de renverser Idriss Déby, n’eût été la vigoureuse intervention de l’armée française pour sauver le protégé de Paris. Suivre l’exil pour l’un au Qatar puis plus tard les geôles égyptiennes pour l’autre.

Mais il faudra bien plus que les prochaines retrouvailles entre les frères Erdimi pour mettre le turbo à un dialogue qui peine véritablement à atteindre sa vitesse de croisière.

Après les préliminaires poussifs au Qatar, les différentes parties signataires de l’arrangement de Doha, se sont retrouvées dans la capitale tchadienne pour parachever l’œuvre. Mais force est de reconnaître que là aussi, les travaux vont à un train de sénateur. En cause notamment  les réticences d’une partie des groupes armés et de l’opposition politique qui tournent ostensiblement le dos à ce conclave dont les dés seraient pipés. Parmi eux, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), dont l’offensive a été à l’origine de la mort du Maréchal du Tchad le 20 avril 2021, ainsi que Wakit Tama, le groupe de l’appel du 1er-Juin, les Démocrates, une Nation pour tous ainsi que les Transformateurs de succès Masra.

Le groupe des religieux et des aînés est cependant parvenu à vaincre les réticences des quatre premières organisations citées  avec lesquelles un accord a été finalement conclu. Un accord qui prévoit notamment une certification plus transparente des participants, un nouveau présidium plus neutre et un comité dit de consensus dont le rôle sera «d’intervenir chaque fois que le consensus n’est pas atteint sur des questions d’importance nationale». Cet arrangement doit cependant recevoir l’onction des premiers responsables de la transition avant son application. Du coup, les travaux du DNIS sont de nouveau suspendus puisqu’avec la nouvelle vague, le nombre de participants détenteurs d’un droit de vote passe à 800.

Il sera cependant plus difficile de rallier les Transformateurs, qui freinent des quatre fers pour ne pas entrer dans la salle des pourparlers. Succès Masra, dont le siège avait été bouclé il y a quelques jours et les militants interpellés, pose depuis le début comme condition  sine qua non l’engagement écrit, noir sur blanc, que les premiers responsables de la Transition, particulièrement le président Mahamat Déby, ne seront pas candidats aux élections générales qui vont acter le retour à une vie constitutionnelle normale. Il n’entend donc pas être le dindon d’une farce dialogique dont l’objectif inavoué ne serait autre que de dérouler le tapis rouge au plan de succession dynastique, pour reprendre la formule d’Emmanuel Macron.

Une exigence qui, on peut être sûr, a peu de chances de prospérer car on voit mal comment celui qui  a hérité du trône du papa va lâcher une affaire qui, en réalité, est celle de tout un clan.

 

Hugues Richard Sama

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Procès massacre du 28 septembre en Guinée: La nouvelle date sera-t-elle la bonne?

Le ministre de la Justice guinéenne, Alphonse Charles Wright, a annoncé hier mercredi que le procès du massacre du stade du 28-Septembre aurait «probablement» lieu le 26 septembre prochain.  

On ne sait pas encore si la probabilité est grande ou faible mais c’est une date qui n’a pas été choisie  au hasard puisqu’elle intervient 2 jours avant la date anniversaire de ce triste événement.

Le 28 septembre 2009 en effet,  à l’appel de l’opposition, des milliers de Guinéens avaient envahi le stade du 28-Septembre pour protester contre la candidature du chef de la junte Moussa Dadis Camara à la présidentielle. Au moins 157 personnes seront tuées et 109 femmes violées suite à l’intervention des militaires.

Depuis lors, c’est une quête interminable de la justice pour les victimes et leurs ayants droit.

Alors qu’on s’attendait à ce que sous Alpha Condé, qui se présentait comme le chantre de la démocratie et des droits de l’homme, l’affaire soit vite enrôlée, paradoxalement, il aura fallu sa chute pour que le dossier mette le turbo alors que l’instruction était achevée depuis 2017.

C’est en effet depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021, qui a porté le colonel Mamady Doumbouya au pouvoir, qu’une première date avait été fixée en mars 2022, laquelle n’a pu être respectée pour des raisons logistiques.

Apparemment, ces difficultés ont été levées. Reste maintenant que le procès se tienne à la date indiquée et que la vérité soit connue de tous les Guinéens.

Rappelons que l’instruction avait renvoyé une dizaine de prévenus, parmi lesquels Moussa Dadis Camara, qui est rentré le 22 décembre 2021 de son exil au Burkina, et Toumba Diakité, son aide de camp, qui avait ouvert le feu sur lui, entraînant son évacuation au Maroc puis son exil ouagalais.

L’annonce de l’ouverture prochaine du jugement intervient alors qu’une mission de la Cour pénale internationale (CPI) séjourne en ce moment à Conakry. La juridiction supranationale s’est toujours intéressée de très près à cette tragédie guinéenne mais la CPI ne peut se saisir du dossier que si la justice guinéenne est défaillante. C’est peut-être justement pour éviter que le dossier soit envoyé à La Haye que l’annonce de la date du procès a été faite. Mais il faudra attendre que ça commence pour connaître tous les tenants de cette journée noire qui a plongé la Guinée dans l’horreur et dont malheureusement les victimes continuent de porter les stigmates.

 

Hugues Richard Sama

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Sœur Suellen libérée: Alléluia !

Dieu soit loué! Gloire soit rendue au Seigneur ! Que Son nom soit sanctifié ! Ce sont des exclamations à haute teneur chrétienne qui ont accueilli la bonne nouvelle. On imagine les prières , les neuvaines, les jeûnes et autres actes de dévotions qui ont été faits depuis cinq bons mois pour que ce ce jour soit. Et il fut,tel un rai de lumière dans une si longue nuit.

En effet, dans un communiqué rendu public hier, mercredi 31 août 2022, l’évêque de Kaya, Mgr Théophile Naré, a annoncé la libération de la religieuse Suellen Tennysson de la Congrégation des sœurs Marianites de la Sainte-Croix.

Pour mémoire, cette Américaine de 83 ans qui vit au Burkina depuis un certain temps avait été enlevée, et emmenée vers une destination inconnue, dans la nuit du  4 au 5 avril dernier à Yalgo, dans la région du Centre-Nord. Les ravisseurs avaient en outre vandalisé des salles et saboté le véhicule de la communauté qu’ils ont tenté d’emporter.

Ce rapt avait plongé toute la localité dans la consternation et la désolation tant la religieuse faisait presque partie du décor depuis son arrivée en 2014.

Beaucoup de témoins louaient son engagement, sa gentillesse, sa générosité, bref, son côté charitable. Ce qui peut se concevoir d’ailleurs pour une bonne sœur.

Cinq mois après,  voici donc Suellen Tennysson qui hume de nouveau l’air frais de la liberté retrouvée.

Où avait-elle été emmenée ? Quand et où a-t-elle été libérée ? Et dans quelles conditions ? Ce sont autant de questions qui restent pour le moment sans réponses tant les circonstances réelles de cette libération ne sont pas encore connues.

D’autres questions qu’on ne manque jamais de se poser dans pareille situation, c’est bien sûr de savoir si les ravisseurs ont décidé de leur propre chef d’élargir leur captive ou s’il y a eu des tractations de quelque nature que ce soit.

Connaissant notamment la nationalité de l’intéressée, qui est américaine, ne l’oublions pas, on peut également se demander si les Etats-Unis sont intervenus d’une manière ou d’une autre dans le processus qui a conduit à cette libération ou si nos Forces de défense et de sécurité (FDS), qui n’ont jamais désarmé, y ont également joué un rôle.

Qu’importe, on ne peut que rendre grâce à Dieu, pour rester dans le vocabulaire confessionnel. Ce d’autant plus que dans cette grisaille sociopolitique marquée par la récurrence des attaques terroristes qui sèment le chaos, les bonnes nouvelles sont devenues rares comme les larmes d’un chien. On ne va donc pas se priver d’une messe d’action de grâce.

D’ailleurs, si l’affaire s’est bien terminée pour l’octogénaire,  on ne saurait oublier que bien d’autres innocents sont portés disparus depuis belle lurette.

On pense notamment au Dr Kenneth Elliott qui avait été enlevé à Djibo le 15 janvier 2016 en même temps que son épouse, laquelle sera libérée quelque temps après. Six ans plus tard, on est toujours sans nouvelle de ce médecin australien qui avait construit en 1972 une clinique dont la renommée dépassait la seule région du Sahel.

On est tout aussi inquiet sur le sort de l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, enlevé le 17 mars 2019 alors qu’il revenait de Bottogui où il avait célébré la messe dominicale et de toutes ces personnes détenues dans ce Sahelistan de tous les dangers. On brûle des cierges pour qu’on les retrouve saines et sauves.

 

Hugues Richard Sama

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Dialogue inclusif au Tchad : Les dindons de la …force

 

Le dialogue national inclusif souverain (DNIS) au Tchad, fera-t-il long feu ? On n’en est pas encore là, mais vu les difficultés de démarrage, les observateurs s’accordent sur 2 choses. D’un, les organisateurs ne sont pas fin prêts au niveau logistique ; de deux, l’inclusion de tous les acteurs politiques et groupes civilo-militaires n’est pas acquise.

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Mort du chef d’Al-Qaïda : Ayman al-Zawahiri et nous

 

Au milieu de la nuit du 2 mai 2011, quand Ossama Ben Laden a été abattu par les Forces spéciales américaines dans la ville garnison d’Abbottabad (Pakistan), lors du raid baptisé opération « Neptunes Spear (Trident de Neptune) », Barak Obama s’était contenté d’un « We got him (Nous l’avons eu) ». Il reprenait ainsi cette formule consacrée 8 ans plus tôt par Georges Bush fils, après la capture de Saddam Hussein.

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Expulsion porte-parole MINUSMA: La liste des indésirables continue de s’allonger

C’est à croire que le président malien, Assimi Goïta, en veut à la terre entière. Quand il sort d’une crise c’est pour entrer tout de suite dans une autre.

Après 6 mois de tiraillements avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les choses avaient fini par entrer dans l’ordre le 3 juillet dernier avec la levée des sanctions financières et commerciales qui pesaient sur le pays.

Il avait à peine fini avec ça qu’est intervenu le différend avec la Côte d’Ivoire dans l’affaire dite des 49 présumés mercenaires.

Derrière cette crise, pour laquelle le Togo a proposé ses missions de bons offices,  transparaissait un certain désamour avec la MINUSMA qui a fini par éclater au grand jour.

Déjà le 14 juillet dernier, les autorités maliennes  avaient procédé à la suspension jusqu’à nouvel ordre de toutes les rotations des contingents de la cinquantaine de pays contributeurs. Hier, mercredi 20 juillet 2022, un communiqué du ministère des Affaires étrangères a «invité le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, à  quitter le territoire national dans un délai de 72 heures.» Olivier Salgado est accusé, à travers des publications sur Twitter,  d’avoir affirmé « sans aucune preuve que les autorités maliennes ont été préalablement informées de l'arrivée des 49 militaires ivoiriens». L’incriminé a-t-il anticipé cet oukase  pour ne pas se voir jeter à la porte tel un vulgaire renégat?  En tout cas, selon certaines informations, le communicant de l’ONU serait hors du pays depuis 10 jours. Quoi qu’il en soit il lui sera difficile de revenir au Mali.

Comme avant lui, certaines personnalités impliquées ou pas dans la résolution de l’inextricable crise politico-sécuritaire qui frappe le pays ont été priées de faire leur valise. Ce fut le cas le 25 octobre 2021 du représentant de la CEDEAO dans le pays, le Burkinabè Hamidou Boly, accusé  «d’agissements incompatibles avec son statut»;  de l’ambassadeur de France, Joël Meyer, expulsé le 31 janvier dernier en raison de «propos hostiles» de deux ministres français et de notre confrère de Jeune Afrique, Benjamin Roger, arrêté et mis dans le premier avion le 8 février  parce qu’il ne disposerait pas d’une accréditation valable.

 A cette liste d’indésirables, il faut ajouter les soldats de la force  française Barkhane poussés à la sortie et ceux de la force européenne Takuba dont le contingent danois avait déjà été refoulé le 27 janvier 2022.

C’est donc une véritable guérilla diplomatico-militaire qu’a engagée le locataire du palais de Koulouba qui semble souffrir du syndrome de la persécution. Jusqu’où ira-t-il? On se le demande bien. Mais si ce taiseux, qui ne supporte pas les voix discordantes, pouvait même expulser certains de ses compatriotes qui rament à contre-courant de la vulgate officielle, c’est sûr qu’il ne s’en priverait pas.

Pour le cas de la MINUSMA, il faut dire que Bamako n’a jamais digéré la reconduction, le 29 juin dernier,  pour un an, de son mandat et avait clairement indiqué qu’il ne respecterait pas certaines de ses décisions, en relation  notamment avec le respect des droits humains  et la libre circulation des soldats onusiens. Pour sûr, cette nouvelle affaire ne va pas arranger les relations avec la mission des Nations unies.

On se demande parfois si tout ça ne participe pas de la fameuse théorie de l’occupation permanente des esprits qui consiste pour les militaires au pouvoir à agiter des épouvantails pour occuper le bon peuple malien en se drapant dans la peau de nationalistes qui n’entendent pas se laisser imposer quoi que ce soit.

Mais, il faut reconnaître à la décharge des autorités de la Transition, que le bilan de cette fameuse MINUSMA est bien mince: 13 289 militaires et 1 920  policiers,  pour on ne sait trop quel résultat tangible.

Le propre d’une mission  de maintien de la paix, c’est de s’interposer entre les belligérants. Or,  ce dont le Mali a besoin en ce moment, ce sont des combattants qui vont au charbon pour traquer les terroristes quel que soit l’endroit où ils se trouvent.  Mais on a bien peur que ce ne soit pas le cas de la MINUSMA.

Pour un peu, les Casques bleus s’apparenteraient à des touristes en treillis, comme c’est le cas presque partout où ils se trouvent : au Mali, en RDC et en Centrafrique notamment.

Qu’à cela ne tienne, Assimi Goïta a beau être un colonel des forces spéciales, à ouvrir autant de fronts à la fois, on a bien peur qu’il ne finisse lui-même par se prendre les pieds dans le tapis.

 

Hugues Richard Sama

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Présumés mercenaires ivoiriens au Mali: Kafka à Bamako

Le nouveau président de la Commission de la  Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Gambien Oumar Aliou Touray,  a beau ne pas vouloir parler de crise, on a bien peur qu’elle ne soit déjà installée entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

La guerre des déclarations,  elle, fait en tout cas déjà rage.

Du côté ivoirien, après le communiqué du Conseil national de sécurité (CNS) de la veille,  les autorités  sont revenues hier à la charge. D’abord,  le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly,  au sortir du Conseil des ministres et ensuite le conseiller aux opérations extérieures du chef d'état-major général des armées, le colonel Mahi Armand Guézoa, au cours d'un point de presse, qui ont tous rejeté point par point les accusations formulées par Bamako depuis dimanche. Le Mali accuse en effet de mercenariat 49 militaires ivoiriens débarqués dimanche à l’aéroport Modibo Keïta Senou de Bamako avec armes et bagages, s’appuyant notamment sur des incohérences dans certaines formalités. Toutes choses que rejette fondamentalement Abidjan pour qui, ses soldats font partie du 8e contingent  des Éléments nationaux de soutien (NSE) et disposaient d’un ordre de mission régulier.

Mais en vérité,  on assiste à un véritable imbroglio politico-militaire où même une vache ne saurait retrouver son veau.

S’il ne s’agissait que des versions ivoirienne et malienne, on aurait pu encore démêler le vrai du faux. Mais hélas. Alors qu’on attendait une certaine clarification de l’ONU qui devait jouer dans cette affaire le rôle de témoin, on nage en plein doute.

Alors que le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, avait, dans un premier temps, confirmé l’appartenance du contingent à la NSE qui est une structure d’appui logistique à la force onusienne, des sources émanant du siège de l’ONU à New-York indiquaient hier le contraire.

De quel côté se trouve donc la vérité? Bien malin qui pourrait voir clair dans cette histoire véritablement digne d’un roman de Franz Kafka.

Ce qu’il faut craindre maintenant, c’est qu’après l’escalade verbale,  l’incident diplomatique entre Abidjan et Bamako ne prenne une autre tournure.

Comme on le sait, les relations entre les deux pays sont loin d’être au beau fixe depuis l’arrivée au Palais de Koulouba du régime des colonels. Assimi Goïta et ses hommes voyant derrière  les sanctions commerciales et financières qui avaient été prises contre le Mali par la CEDEAO la main d’Alassane Dramane Ouattara. Et pour ne pas améliorer les relations entre les deux pays, Karim Keïta, le fils de l’ancien président IBK a trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Et voici que cette histoire de mercenaires vient créer un nouveau casus belli.

Maintenant qu’on en est là, la question se pose de savoir quelle issue sera trouvée rapidement avant que les choses ne dégénèrent.

Abidjan,  rappelons-le, a demandé,  et non exigé comme on l’a  entendu,  la libération sans délai de ses 49 soldats, mais force est de constater que pour le moment, ADO prêche dans le désert malien où il n’est pas encore entendu par son homologue malien.

Une chose est sûre, pas plus le Mali que la Côte d’Ivoire n’a besoin de cette crise qui vient s’ajouter à une situation qui était suffisamment préoccupante. 

Vivement donc que la raison prévale de part et d’autre de la frontière ivoiro-malienne afin que la désescalade s’amorce très rapidement et que les deux pays puissent se consacrer à la seule bagarre  qui vaille, celle contre le terrorisme qui continue de semer la mort, la désolation dans le Sahélistan et gagne le Golfe de Guinée.

 

Hugues Richard Sama

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Mali, Guinée et Burkina Faso : Branle-bas de concertations en attendant le 3 juillet

 

2 semaines après sa première visite au Burkina en qualité de médiateur de la CEDEAO, Mahamadou Issoufou, l’ancien président nigérien, est attendu de nouveau aujourd’hui à Ouagadougou. A 48 heures d’un nouveau  sommet de l’organisation régionale avec pour principal sujet à l’ordre du jour le retour à une vie constitutionnelle normale au Mali, en Guinée et au Burkina, Mahamadou Issoufou a besoin de mettre de l’ordre dans ses notes pour son rapport aux chefs d’Etat.

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Retour dépouille de Lumumba : Accueil «Cha Cha» pour une vénérable dent

Elle est enfin là. Elle aété accueillie hier, mercredi 22 juin 2022, à l’aéroport de Kinshasa N’djili avec les honneurs dus à un chef d’Etat.

Elle fera ensuite le tour du pays. Ainsi, Kisangani, Lumumbashi et Shilatembo, où le 17 janvier 1961 Patrice Emery Lumumba a été exécuté avec deux de ses compagnons d’infortune, figurent en bonne place  sur son itinéraire.

61 ans après, la dépouille est donc de retour au pays natal. Mais en vérité, on ne sait pas si le mot « dépouille », qui désigne le corps d’un humain après la mort, est vraiment approprié car pour toute enveloppe corporelle il ne reste guère plus qu’une...dent, rangée dans un coffret bleu vif soigneusement placé dans un cercueil de bois sombre, le tout recouvert du drapeau congolais.

Cette dent, rappelons-le, avait été retrouvée chez la fille d’un policier belge, Gérard Soete, qui avait participé à la conjuration fatale au tout premier Premier ministre du Congo.

Et comme l’association de malfaiteurs belgo-américano-congolais ne voulait pas que son corps soit retrouvé et que sa sépulture fasse l’objet d’un quelconque culte, il a été dissous dans de l’acide.

De cette macabre équipée il ne reste donc que la précieuse dent réclamée par la famille de l’illustre disparu depuis 2016 et qui a finalement été remise officiellement par la justice belge lundi dernier au cours d’une cérémonie au palais d’Egmont en présence des ayants droit ainsi que des Premiers ministres belge, Alexander De Croo, et congolais, Jean-Marie Sama Lukonde.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette dent vaut son pesant de dévotion. Et après avoir fait le tour de la RDC dans des lieux emblématiques du parcours personnel et politique de Patrice Lumumba, ce qui tient lieu de dépouille du leader assassiné sera entreposé le 30 juin prochain dans un mémorial en construction à Kinshasa.

On le voit, rien n’est trop beau pour saluer  la mémoire de celui qui a été l’espoir de tout un pays, voire de tout un continent, aux premières années de l’indépendance. La ferveur qui entoure  le retour de ses restes rappelle d’ailleurs l’euphorie des «indépendances Cha Cha».

C’est cet engagement politique, comme on le sait, qui a coûté la vie à Patrice Lumumba. De ce point de vue, l’hommage transcontinental, de l’Europe à l’Afrique, rendu à une si petite dent est symbolique des valeurs de panafricanisme, de respect du bien public, d’intégrité et d’anti-impérialisme dont on crédite volontiers le héros de l’indépendance congolaise.

Autant de vertus que hélas, les dirigeants successifs de ce pays n’ont pas su faire leurs, tant et si bien que six décennies après son accession à la souveraineté internationale, ce géant au pied d’argile est toujours à la recherche de ses marques, tant sur le plan politique que sur celui du  développement malgré ses immenses richesses qui en font un véritable scandale géologique.

C’est peut-être aussi cette leçon de patriotisme que veut dispenser le cercueil aux près de 90 millions de Congolais qui ont depuis gardé une ... dent contre le colonisateur, sans pour autant se remettre en cause et travailler au progrès de la patrie que Lumumba leur a léguée.

 

Hugues Richard Sama

 

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