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Audition de Sarkozy : La Justice toujours aux trousses de l’homme pressé

 

Retour au prétoire de Nicolas Sarkozy. Lundi dernier au tribunal correctionnel de Paris, l’ancien président français était appelé à répondre de l’affaire dite de Bismuth, un patronyme qui a permis au président de l’époque de converser pendant plusieurs mois, en 2004, avec son avocat Thierry Herzog, pour percer les secrets de la Cour de cassation. Eh bien, le vrai Bizmuth, Paul, s’est constitué partie civile pour demander réparation pour l’usurpation de son identité.

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Ouganda : Le dinosaure Museveni a la dent dure

 

Retour à la case prison pour l’opposant ougandais Bobi Wine. Le chanteur de 38 ans, élu député en 2017, est le principal opposant au président Yoweri Museveni à la présidentielle du 14 janvier 2021. L’on sait que dans beaucoup de pays, notamment africains, c’est la meilleure manière de plier toutes les voix discordantes dans la course effrénée à un énième mandat. Ce n’est, du reste, pas la première fois qu’on arrête le remuant opposant et son immunité de parlementaire n’y a rien pu. Depuis 2018, il fait l’objet d’interpellation, surtout pour manifestation illégale. Cette fois-ci le prétexte est tout trouvé : il aurait contrevenu aux mesures de protection contre la covid 19 au nombre desquelles figure l’interdiction des rassemblements de plus de 200 personnes.

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Promesses électorales : Eh Zèph, tu vas nous tuer !

 

Ils sont tous marrants, ces candidats à la présidentielle ! Du plus petit au plus grand. Je dirai même qu’ils sont pathétiques. Que ne va-t-on pas voir ou entendre durant cette trop longue campagne électorale dont je suis pressé de voir le mot « FIN ». Quand les projets se valent, aussi bancals les uns que les autres, il faut bien amuser la galerie et jouer au pitre en versant dans l’anecdotique. Une formule est lancée par le candidat d’en face et c’est vite parti pour son remix à tout-va. Ces derniers temps, c’est le fameux « Hakuna Matata » de l’inénarrable Simon Compaoré, du swahili, dit-on, qui est décliné dans toutes les sauces à la grande joie des négrillons qui, à leur décharge, ont toujours eu les dirigeants qu’ils méritent. Et ça rigole, ventre en l’air. Bref, les chiens aboient, la caravane trépasse.

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Election présidentielle en Côte d’Ivoire : Quand les violences intercommunautaires s’invitent dans les débats

 

On attendait une déclaration conjointe des partis d’opposition en Côte d’Ivoire après la dernière visite de la délégation de la CEDEAO et sa recommandation d’éviter le langage de haine, la violence et l’appel à lever le mot d’ordre de boycott de l’élection présidentielle. Si ces partis se sont exprimés, ils l’ont fait en rangs dispersés.

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Affaire Félicien Kabuga: Colis express pour Arusha

« La piste tanzanienne se précise », avions-nous titré lorsque, le 3 juin dernier, la Cour d’appel de Paris avait donné son accord pour le transfert de l’ancien homme d’affaires rwandais Félicien Kabuga devant les juridictions internationales pour génocide et crimes contre l’humanité. Depuis hier 30 septembre, elle s’est précisée davantage, car après un quart de siècle de cavale, l’ancien génocidaire est désormais fixé sur son sort : la Cour de cassation a tranché, confirmant la décision prise en appel. Ce ne sera donc ni à Paris ni à Kigali que sera jugé Félicien Kabuga, mais bel et bien devant un tribunal du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI) à Arusha ou éventuellement à La Haye si la covid 19 l’impose.

Fin de course pour celui qu’on accuse d’avoir été l’un des financiers, voire même l’architecte, du génocide qui a fait au moins 800000 morts entre avril et juillet 1994 au Rwanda. On le soupçonne notamment d’avoir financé la tristement célèbre « Radio des mille collines ». Recherché par la justice internationale, sa tête avait même été mise à prix par le Département américain (5 millions de dollars), il avait toujours su échapper à ses poursuivants, s’offrant le luxe d’une des plus longues cavales de l’histoire de la justice internationale. 25 ans, un quart de siècle de cavale qui l’avait mené dans plusieurs pays africains et européens. Usant d’une dizaine d’identités, le fugitif aux mille visages avait finalement été arrêté à Asnières en France le 16 mai dernier.

Enfin rattrapé par son passé, Félicien Kabuga et ses conseils se sont battus bec et ongles en première instance comme en appel pour que la procédure se poursuive dans l’Hexagone, pendant qu’Ibuka, l’association des victimes du génocide, ne souhaitait que son retour au pays. Finalement, la solution tanzanienne est apparue comme la plus logique et la plus équitable, et les arguments de la défense n’y ont rien changé, elle qui n’a cessé de plaider la sénilité de son client perclus de maux et croulant sous le poids de l’âge. Il souffre de diabète et d’hypertension mais aussi de leucoaraiose, une maladie qui affecterait ses fonctions motrices et cognitive.

Sur le papier, la France a un mois pour organiser la remise du prisonnier à ses juges. Mais la manœuvre pourrait prendre plus de temps que prévu, car avant de juger le criminel présumé, il faut actualiser l’acte d’accusation émis au lendemain du génocide, rassembler les preuves anciennes et nouvelles, retrouver des témoins encore en vie, bref remettre les pendules à l’heure pour un dossier qui n’a que trop attendu. Et il attendra encore, car les avocats du vieil homme ne s’avouent toujours pas vaincus et continuent de lutter pour lui éviter un procès, plaidant la sénilité de leur client qui ne serait même pas « en état de comprendre les faits qui lui sont reprochés ». Le temps joue donc contre la justice internationale qui devra presser le pas si elle veut un jour entendre la déposition de l’un des présumés architectes du génocide de 1994.

 

H. Marie Ouédraogo

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