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Décès du secrétaire général de RSF : Adieu, «champion mondial de la défense du journalisme » !

 

 

 

La triste nouvelle est tombée le 8 juin en fin d’après-midi : Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), a tiré sa révérence des suites d’« un cancer fulgurant » du cerveau, selon les termes du communiqué officiel de l’organisation.

 

 

Cet « infatigable défenseur du droit à l'information » disparaît dans la force de l’âge, 53 piges, au moment où la profession avait le plus besoin de lui dans un monde en grande mutation avec de multiples et sérieuses menaces pour les hommes des médias. Pour RSF, Christophe Deloire était « un défenseur sans relâche, sur tous les continents, de la liberté, de l'indépendance et du pluralisme du journalisme, dans un contexte de chaos informationnel … le journalisme était le combat de sa vie qu'il a mené avec une conviction inébranlable ».

 

Avec cette brusque disparition au moment où d’est en ouest, du nord au sud, sous tous les cieux donc, de nombreux défis, nouveaux et anciens, mettent en péril la liberté d’informer, Christophe Deloire laisse un vide qu’il sera difficile de combler. Ce n’est pas faire dans la langue de bois, même si l’expression est récurrente quand vient à disparaître un proche. De fait, le défunt SG laisse un vide de formateur, de leader, d’avocat, voire de mécène, pour des confrères frappés d’apatridie, de licenciement abusif, d’agression, d’emprisonnement, de censure, du Yémen au Venezuela, en passant par l’Afghanistan, l’Ukraine ou la Libye, pour ne citer que ces pays où les médias vivent des situations plus que difficiles.

 

Qui alors pour reprendre l’ingrat flambeau d’être le poil à gratter de tous les prédateurs de la liberté de la presse, des despotes frileux aux magnats de la haute finance, sans oublier les terroristes à la gâchette facile et tous ces maîtres magouilleurs qui voient d’un mauvais œil ‘’ces fouineurs’’ de journalistes ? Il lui faudra, au successeur de Christophe Deloire, une carapace en acier trempé, un œil d’aigle et un courage du mythique Ulysse, pour que RSF continue d’être percutant en première ligne sur le front de la lutte pour la liberté de la presse. En tout cas, Christophe Deloire aura été un SG pugnace. On l’aura particulièrement admiré dans sa détermination à faire éclater la vérité sur l’assassinat du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, et dans l’énergie à s’investir en qualité de Délégué général des états généraux de l’information en France. Un chantier qu’il laisse donc inachevé.

 

En 12 ans, de 2012 à ce fatidique 8 juin 2024, il a assurément contribué à écrire les lettres de noblesse de cette ONG de défense d’un droit si spécifique, celui de la liberté de la presse. Certes, il a été moins dans le bling bling et sur la brèche des invectives saignantes connues en Afrique et particulièrement au Burkina à un certain Robert Menard. Il a néanmoins su être de tous les combats qui s’y mènent pour défendre une presse plurielle. Dernier exemple en date : son soutien à l’appel de mai 2023 lancé par plus de 80 médias du Sahel, attirant l’attention du monde sur les difficiles conditions d’exercice de leur métier dans un contexte d’insécurité récurrente liée aux attaques des groupes terroristes. Là aussi, Christophe Deloire laisse des ‘’orphelins’’ inconsolables.

 

Repose en paix, « champion mondial de la défense du journalisme » !

 

La rédaction

 

 

 

Dernière modification lelundi, 10 juin 2024 23:34

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