France-Burkina : Mission de rabibochage à Ouaga
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Une mission française conduite par la secrétaire d’Etat en charge du Développement de la Francophonie et des partenaires internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, a séjourné le mardi 10 janvier 2023 à Ouagadougou. Au menu de son agenda, notamment une entrevue avec le président Ibrahim Traoré, une visite initialement prévue aux Personnes déplacées internes (PDI), qui n’a cependant pas eu lieu pour non autorisation des autorités burkinabè. Un séjour de 24 heures sanctionné par un point de presse dans l’après-midi.
Cette visite intervient au moment où les relations entre la France et le Burkina Faso sont particulièrement délicates, marquées particulièrement par la suspension de RFI, accusée de souffler sur les braises du terrorisme et qui est toujours en cours, la demande formulée à Paris de rappeler son ambassadeur auprès du Burkina, Luc Hallade. Autre point de friction entre les Burkinabè et les Français, la force Sabre, basée à Kamboinsin et qui abrite les forces spéciales françaises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme… Tout cela sur fond de rapprochement avec Moscou.
Récemment encore, le journal panafricain, Jeune Afrique, dans une de ses livraisons, faisait mention de tractations entre les deux parties, notamment sur un manque d’accord sur les prix. Le groupe Wagner proposerait 10 000 dollars, soit à peu près l’équivalent de 6 millions de francs CFA par mois et par mercenaire, ce qui visiblement coince, et une délégation burkinabè serait même actuellement à Moscou pour raboter les choses. Vrai ou faux ? On ne saurait pour le moment le dire. Mais on imagine aisément que cela ne devrait pas plaire à Emmanuel Macron.
Si la tentation de Moscou devait s’avérer, nul doute qu’on n’aurait pas besoin de dire aux Français de partir. C’est la jurisprudence malienne qui s’appliquerait, avec le départ de Barkhane des sables mouvants maliens, suite au débarquement des supplétifs russes.
Le moins que l’on puisse dire est que l’envoyée spéciale de Macron marchait sur des œufs, tant le moindre de ses propos pouvait être interprété dans un sens ou dans l’autre, elle qui a dit à propos de Wagner que « chaque choix à ses conséquences ». On comprend donc qu’elle ait fait preuve d’une certaine prudence sur le sujet lié notamment à la présence française, à la demande du Burkina de rappeler Hallade et à Wagner.
Cela suffira-t-il, toutefois, pour dégeler l’axe Ouaga-Paris ? On peut raisonnablement en douter, tant les autorités burkinabè semblent décidées à tourner le dos à l’ancien colonisateur, sans que l’on sache véritablement si le capitaine Traoré ira jusqu’à couper le cordon ombilical qui nous lie jusqu’à présent à nos ancêtres les Gaulois.
D. Evariste Ouédraogo
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