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Assimi Goïta/Imam Dicko : La guerre est désormais ouverte

 

Samedi dernier dans l’après-midi, à Bamako, le cortège de l’influent imam Mahmoud Dicko, de retour de la Mecque, a été gazé et la troupe dispersée.

 

Et pourtant tout semblait bien se passer, les accueillants étant encadrés par les forces de l’ordre. Et patatras, tout est parti en vrille. Sans qu’on puisse jusque-là savoir ce qui s’est passé. Y a-t-il eu provocation ? On ne le sait que trop. Toujours est-il que l’icône s’en trouve sérieusement ébranlée. Et quelque soit alpha, il est sûr que ce n’est pas une situation de nature à arranger les relations déjà quelque peu tumultueuses entre le président de la Transition Assimi Goïta  et le redouté chef spirituel qui draine lui des milliers et des milliers de partisans prêts à s’offrir en holocauste pour lui.

 

 

En effet, du premier coup d’Etat, le 18 août 2020, qui a chassé du pouvoir Ibrahim Boubacar Kéita (décédé le 16 janvier 2022) et dont le principal artisan n’était autre que l’imam Dicko, considéré comme l’autorité morale de la contestation, au second putsch, le 24 mai 2021, les relations entre les deux hommes n’ont cessé de se détériorer. Et le guide religieux n’a rien fait pour raffermir les liens. En mai 2022, il fustigeait « l’arrogance » des autorités militaires du pays et « l’orgueil » de la communauté internationale pendant que, estime-t-il, le pays mourait à petit feu.

 

 

Le dernier contentieux en date, c’était pas plus tard que la semaine dernière au cours de laquelle la CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Mahmoud Dicko) déniait au pouvoir en place d’initier un projet d’élaboration d’une Constitution, en remettant en cause sa légitimité. « Parmi ces procédures, l'initiative de la révision de la Constitution appartient au président de la République et aux députés. Aujourd'hui nous n'avons pas de président de la République et nous n'avons pas de députés non plus. Nous avons un président de la Transition qui a été choisi et des membres ou conseillers du Conseil national de Transition », a clamé Youssouf Daba Diawara, coordinateur général de la CMAS.

 

 

Il faut craindre qu’avec l’accueil peu cordial accordé cette fois-ci à l’imam, la guerre mouchetée qui régnait depuis ne risque d’être désormais ouverte et déclarée. Ce n’est donc pas demain la veille que celui qui, après la chute d’IBK, avait promis de retourner dans sa mosquée va définitivement troquer la casquette d’acteur de la société civile pour le turban. Que va-t-il se passer  entre le pouvoir en place et celui dont la capacité de mobilisation, pour ne pas dire de nuisance, est connue ? Tout est possible. Du meilleur comme du pire. Voici une crise de trop dans une situation sociopolitique déjà préoccupante et dont l’autorité malienne pouvait bien se passer.

 

La Rédaction

 

Dernière modification lemercredi, 18 janvier 2023 20:57

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