Transition guinéenne: Le colonel Doumbouya marque le pas depuis 20 mois
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Et voilà le mercure politique qui recommence à monter en Guinée ! Voici déjà deux mois qu’on n’avait pas entendu trop de bruit dans ce pays habitué aux manifestations souvent violentes qui ont parfois entraîné des dégâts matériels importants et des morts d’hommes comme en février dernier.
Mercredi 10 mai, les manifestants se sont rappelés aux bons souvenirs des autorités de la transition, notamment du colonel Mamady Doumbouya.
En effet, les Forces vives de Guinée (FVG), conglomérat de partis politiques et d’organisations de la société civile, avaient appelé à manifester, cela même contre l’avis de la puissance publique qui a interdit depuis mai 2022 ce genre de rassemblements. Comme lors des précédentes fois, l’opposition est passée outre l’oukase.
Conakry était, en raison de cela, quadrillée par les forces de l’ordre qui ont tenu à faire pièces aux velléités des forces vives de Guinée. Elles y seront parvenues quelque part même si, à défaut de se rassembler, les croquants se sont regroupés dans certains quartiers jugés favorables à l’opposition, où des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre.
Fort heureusement, on n’a déploré aucun mort, ce qui est suffisamment rare en Guinée pour ne pas être souligné.
Ces échauffourées interviennent après que les FVG se sont retirées des négociations qui étaient menées sous l’égide des leaders religieux guinéens au motif que leurs revendications n’ont pas été entendues. Les contestataires réclament, entre autres, le retour rapide à l’ordre constitutionnel, la suppression de l’interdiction de manifester et la libération de trois leaders de la société civile arrêtés par la junte.
Le dialogue de sourds continue donc entre les transitaires guinéens, dont on ne sait pas véritablement quel est le terminus, et leurs adversaires, déterminés à obtenir le plus tôt possible le départ des militaires du pouvoir.
Hélas, ça n’en prend pas le chemin. En septembre prochain, cela fera deux ans que l’ancien légionnaire aura renversé le président Alpha Condé, coupable d’avoir voulu pousser des racines sur le fauteuil présidentiel en s’octroyant un troisième mandat.
Malheureusement plus de 18 mois après, la transition semble s’enliser au point qu’on en vient à se demander si les autorités ont véritablement la volonté d’œuvrer à remettre la démocratie sur les rails et de retourner dans les casernes comme elles s’y étaient engagées. En octobre dernier, le président Doumbouya avait en effet promis de remettre le pouvoir aux civils dans un délai de deux ans, à compter de janvier 2023, mais on a de nombreuses raisons de douter du respect de ce calendrier. Ses contempteurs en tout cas n’entendent pas baisser la garde, puisqu’ils ont prévu une série de manifestations à partir d’aujourd’hui pour maintenir la pression. Mais si la journée d’hier s’est bien passée, la question se pose de savoir s’il en sera ainsi les jours à venir.
Hugues Richard Sama
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