Discours sur l’état de la nation : Le plaidoyer pro domo d’Alassane Ouattara
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Ceux qui s’attendaient à ce qu’Alassane Ouattara dévoile un pan de ses intentions réelles en ont été pour leurs frais : « Mon protocole me dit que vous êtes déçus, mais ce sera la prochaine fois », a-t-il en effet soufflé à la fin de son discours sur l’état de la nation, prononcé hier 18 juin devant les députés et les sénateurs réunis en congrès au Sofitel hôtel ivoire.
Le suspense reste entier alors que ses partisans le poussent à se présenter à la présidentielle de 2025, notamment le directoire du Rassemblement des houphouêtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui l’a déjà désigné, il y a quelques semaines, comme son candidat naturel. ADO fait ainsi mariner tous les Ivoriens dans leur propre jus.
Comme s’il prenait un malin plaisir à les faire patienter alors que dans le même temps son ennemi intime, Laurent Gbagbo, piaffe d’impatience de se jeter dans la bataille quand bien même il serait empêché, jusqu’à preuve du contraire, de concourir du fait de sa condamnation à 20 ans de réclusion en novembre 2019 pour « braquage de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest pendant la crise 2010-2011. »
Pour le reste, un discours sur l’état de la nation, que ce soit en Côte d’Ivoire ou ailleurs, ne sera qu’un plaidoyer pro domo pour celui qui le prononce. Le locataire du palais de Cocody a eu un discours plus que positif, pour ne pas dire élogieux, sur l’action gouvernementale durant les 12 derniers mois.
Une économie solide marquée par un taux de croissance de 7% , les infrastructures, l’éducation , l’autonomisation de la femme, la politique agricole, bref tous les pans de la vie de la nation ont été passés en revue et, cerise sur le gâteau d’Ado, cette CAN organisée avec brio et remportée par les Eléphants de Côte d’Ivoire.
De quoi regonfler le moral des Ivoriens à bloc. Pour autant, on aurait tort de penser que tout baigne sur les bords de la lagune Ebrié ou que tout est au mieux dans le meilleur des mondes. En effet, ces grands travaux soutenus par la croissance ne vont pas toujours sans des effets pervers.
Certains pointent du doigt le surendettement de la Côte d’Ivoire, même si on ne prête qu’aux riches et d’autres par contre à côté de ce tableau idyllique verront les problèmes socio-économiques dans lesquels végètent de nombreux Ivoiriens : panier de la ménagère, tracas de la vie quotidienne, sans oublier les inondations qui font invariablement leur lot de victimes ou encore les déguerpissements polémiques qui jettent régulièrement des Ivoiriens dans la rue.
Du coup, des esprits chagrins ont le sentiment qu’il y a deux Côtes d’Ivoire : une à l’image du Plateau, rutilante, et de l’autre côté une autre qui se débat dans la gadoue des quartiers « potopoto ».
Abdou Karim Sawadogo
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