Groupes rebelles au Niger : Il ne faut pas ajouter du chaos au chaos !
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C’est une noce de coton qui s’annonce dans le dur pour l’avènement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger. En effet, le 1er anniversaire de l’arrivée au pouvoir du général Tiani, le 26 juillet prochain, ne se sera une baignade dans un océan de tranquillité.
Certes, le nouveau régime ne comptait pas juguler la crise sécuritaire qui a justifié le renversement du régime de Mohamed Bazoum en un an. Mais à l’évidence, de nouveaux paramètres sont venus compliquer la situation. Il ne s’agit plus pour le général Tiani de lutter contre les groupes armés pseudo djihadistes, il lui faut encore gérer des relations exécrables avec son voisin béninois, pire des mouvements rebelles sous le couvert d’un patriotisme soudain, réclament la libération du président déchu et le retour à une vie constitutionnelle normale. Il s’agit du Front patriotique pour la justice (FPJ) et du Front patriotique pour la libération (FPL).
Niamey qui a pris la mesure d’une possible dégradation de la situation sécuritaire a, dès le mois d’avril 2024, décidé de renforcer les mesures de sécurité des sites stratégiques dans le pays. Il faut croire que des actions complémentaires soient nécessaires et urgentes afin que l’insécurité n’aille pas de charybde en scylla vu l’actualité du moment.
De fait, en un mois le Front patriotique de libération, officiellement qualifié de ‘’bandits armés’’ par Niamey s’est illustré dans l’escalade : le 14 mai, attaque d’un poste militaire à Séguédine au nord-est du Niger ayant causé la mort d’une vingtaine de soldats et des armes emportées ; le 12 juin attaque et destruction d’une partie de l’oléoduc d’exportation du pétrole par le port de Cotonou, avec la perte de 6 soldats nigériens chargés de la protection de cette infrastructure ; vendredi 21 juin, guet-à-pent et enlèvement du préfet de Bilma, un commandant de l’armée nigérienne avec 4 autres membres de sa délégation dont ses 3 gardes du corps et le commandant local de la gendarmerie . Un lieutenant de police a lui été tué pendant cette attaque. A noter que le FPJ a aussi revendiqué l’enlèvement du préfet, ajoutant la confusion au désarroi des populations de cette localité septentrionale du Niger.
Les poursuites engagées par les forces armées nigériennes contre les ravisseurs sont restées vaines jusqu’à hier dimanche. Cela laisse croire que ces 2 groupes militaro-civils, le FPL et le FPJ ont des complicités avec des villageois dans cette localité du nord Niger, frontalière avec le sud de la Libye qui échappe au contrôle de tout pouvoir central. Ces attaques du FPL et du FPJ, ‘’bandits armés’’ ou groupes militaro-politiques sont une indication alarmante de ce que la situation sécuritaire au Niger peut virer au chaos. C’est connu, quand les revendications politiques et les intérêts économiques des multinationales s’entremêlent, c’est un écheveau difficile à démêler.
La crise nigérienne n’est pas loin de s’embourber dans ce dangereux sable mouvant. En effet, le FPL avant l’attaque de l’oléoduc, avait enjoint à la multinationale chinoise du pétrole, WAPCO, d’annuler le prêt de 400 millions de dollars US accordé au gouvernement nigérien et à ce dernier de libérer le président déchu, Mohamed Bazoum. Réponse du berger à la bergère, le Conseil d’Etat nigérien a levé le 18 juin l’immunité de ce dernier. Par ailleurs, troublantes coïncidences, 4 jours après l’attaque de l’oléoduc, les autorités béninoises arrêtaient 5 Nigériens dont la directrice adjointe de WAPCO Niger.
Meurtres, rapts, sabotage d’infrastructures économiques, menaces, chantages, procès politiques, gare à la malédiction de l’or noir ! On croise les doigts pour que le Niger ne bascule pas dans le chaos ?
La rédaction
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