Issa Hayatou: La mort d’un empereur du sport-roi
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En mars 2024, la rumeur l’avait déjà donné pour mort sur les réseaux sociaux. Rumeur très vite démentie. On avait oublié que celui qui fut dans sa jeunesse champion du Cameroun du 400 et du 800 m entre 1964 et 1971 avait encore de la ressource sur du fond. Mais cette fois-ci, c’est bien réel. En effet, Issa Hayatou est décédé ce jeudi 8 août 2024, à Paris, à la veille de son 78e anniversaire.
Celui que le monde du sport et particulièrement du football pleure est, en effet, né le 9 août 1946 à Garoua, dans le grand nord camerounais. Que de chemin parcouru depuis par Issa Hayatou ? En plus d’avoir été sélectionné dans l’équipe nationale d’athlétisme, dans la période sus indiquée, il jouait aussi dans l’équipe de basket-ball et celle de football universitaire. Parallèlement, il devient professeur d’éducation physique et sportive après avoir obtenu, à l’université de Yaoundé en 1973, un Certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive (CAPEPS). Autant dire, un sportif presque polyvalent.
C’est d’ailleurs dans le domaine du ballon rond qu’il connaîtra ses heures de gloire, lui qui avait été élu à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) qu’il dirigea de 1988 à mars 2017, soit presque 30 ans. Trois décennies au cours desquelles, il aura apporté sa pierre au rayonnement du football africain. C’est sous sa présidence, notamment, que le continent africain obtiendra cinq places au lieu de trois en Coupe du monde de football. Il a aussi été vice-président (1992) et président par intérim de la Fédération internationale de football association (FIFA), d’octobre 2015 à février 2016, quand Sepp Blatter a été contraint à la démission. Voilà pour le côté splendeur.
Côté misères du personnage, c’est cette page sulfureuse qui n’a cessé de lui coller à la peau. On l’a, en effet, régulièrement accusé de pratiques douteuses, voire franchement illégales. A titre d’exemple, en juin 2021, la commission d’éthique de la FIFA l’avait jugé coupable d’avoir enfreint son devoir de loyauté dans le cadre d’un contrat d’un milliard de dollars signé en septembre 2016 par la CAF avec la société française Lagardère Sports.
Malgré, cette part d’ombre qu’il y a dans toute personne, on reconnaîtra la part significative qu’il a apportée au rayonnement du sport-roi africain et mondial. Et à l’heure où il quitte définitivement les stades, c’est peut-être cette image que l’on gardera de lui.
Aboubacar Dermé
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