PDCI-RDA : Le père fouettard de Daoukro
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La machine à sanctionner tourne à plein régime au Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) : courant juillet, elle a déjà broyé 18 cadres et de simples militants accusés d’accointances avec le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti unifié créé au forceps par Alassane Dramane Ouattara, mais que boude l’ancien président Henri Konan Bédié.
Parmi les indésirables, figurent des personnalités comme Félix Anoblé, Kouassi Kobenan et Adjoumani Noël Yao. Le samedi 6 octobre dernier, le père fouettard de Daoukro a encore sorti la cravache pour fouetter 17 autres cadres, dont les ministres Danho Paulin Claude et Amédée Kouakou, coupables eux aussi de transhumance politique en raison de leur proximité ou de leur adhésion au RHDP. Des exclusions pour le moment temporaires qui pourraient devenir définitives au congrès extraordinaire à venir, convoqué pour lundi prochain, c’est-à-dire dès le lendemain des élections locales de dimanche, qui constituent un véritable test pour les différentes parties et les leaders politiques, au moment où les cartes sont en train d’être rebattues sur les bords de la lagune Ebrié. Ce sera en effet l’occasion de jauger ses forces à deux ans de l’élection présidentielle.
On peut comprendre que l’Eléphant ait la main, pour ne pas dire la patte, particulièrement lourde à l’endroit de ceux qui rament ouvertement à contre-courant de la ligne officielle du parti : cela, d’autant plus que certains camarades se trouvent être des adversaires sur le terrain politique pour le scrutin de dimanche. Pour le Sphinx de Daoukro, donc un pied dehors, un pied dedans ; c’est dehors comme qui dirait. Mais à vouloir systématiquement régler ses comptes avec ceux qui ne prêchent pas les yeux fermés l’évangile selon saint Henri, il finira par faire le vide autour de lui et, surtout, par fragiliser davantage un parti déjà suffisamment mal en point avec les coups de boutoir politiques et judiciaires que lui assène le camp présidentiel.
Il aurait d’ailleurs voulu jeter définitivement les exclus, même temporaires, dans les bras de Ouattara qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Car on ne voit pas comment les indésirables, qui pour la plupart ont leur avenir politique devant eux, ce qui n’est plus le cas de l’octogénaire qu’il est (84 ans), pourraient ne pas couper le mince cordon ombilical qui continue de les lier à leur formation politique, au lieu d’attendre qu’on les en exclue comme de vulgaires malpropres.
Avec ce énième rebondissement, la guerre est plus que jamais ouverte entre les deux anciens partenaires, qui filaient il y a encore peu le parfait amour, mais que tout oppose désormais.
Issa K. Barry
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