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Sanctions de la CEDEAO contre le Burkina : Pourvu que le plus dur ne soit pas à venir

 

Le Burkina et ses nouvelles autorités doivent-ils pousser un ouf de soulagement ou au contraire retenir leur souffle avant la prochaine réunion des chefs d’Etat de la CEDEAO, prévue pour le 3 février prochain ?

 

 

Ouf de soulagement puisque, à l’issue de sa réunion virtuelle du 28 janvier, les chefs d’Etat de l’organisation régionale n’ont décidé que de la suspension du Burkina des instances de la CEDEA0. Mais le suspense demeure, car après la visite de 48 heures de la délégation des chefs d’états-majors des pays membres de l’organisation, c’est une mission ministérielle qui est attendue ce lundi à Ouagadougou. L’une et l’autre de ses missions devraient produire un rapport sur les informations recueillies auprès des nouvelles autorités sur la situation sécuritaire et politique du Burkina à l’intention des chefs d’Etat de la CEDEAO, appelés à s’y pencher au cours de leur sommet extraordinaire de jeudi prochain à Accra.

 

Ce service minimum en matière de sanctions contre le Burkina pourrait n’être que le premier palier des réprobations que l’organisation ouest-africaine inflige généralement à ceux des pays membres qui violent son traité fondateur. Il s’agit ici en l’occurrence du Protocole additionnel sur la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. En effet, c’est au nom du principe de tolérance zéro aux coups d’Etat que les présidents ouest-africains ont décidé de la suspension du Burkina des instances de la CEDEAO. D’autres sanctions pourraient donc suivre, plus sévères que la première, si les nouvelles autorités burkinabè faisaient la sourde oreille aux recommandations de l’organisation régionale.

 

Ces recommandations, selon les termes du communiqué final de la réunion virtuelle du 28 janvier, vont de la libération immédiate du président déchu, Roch Marc Christian Kaboré, au retour dans un bref délai à un ordre constitutionnel normal en passant par l’appel à l’armée à rester républicaine et à se concentrer sur son rôle de protection de l’intégrité territoriale du pays.

 

La mission des chefs d’états-majors des armées et celle ministérielle attendue ce 31 janvier sont véritablement destinées à tâter le terrain pour se faire une idée des dispositions d’esprit des dirigeants du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration quant aux exigences de la CEDEAO.

 

L’intrusion de la soldatesque au sommet de l’Etat malien, puis de la Guinée, et au Burkina, ne peut qu’exaspérer les dirigeants ouest-africains. D’un, parce qu’ils constatent que la batterie de sanctions contre la Guinée, et plus encore contre le Mali, n’ont pas produit l’effet dissuasif escompté ; de deux, il y a comme un syndrome de contagion des coups d’Etat en Afrique. Dans l’espace CEDEAO, ils remettent en cause, non seulement la crédibilité de cette organisation mais aussi son existence même.

 

Les chefs d’Etat de la CEDEAO, à propos des putschs, sont donc dans la posture du chat échaudé qui craint l’eau froide. Paul-Henri Damiba a beau affirmer qu’il n’a pas d’agenda caché et permettre le retour à une vie constitutionnelle normale au Burkina dans des délais raisonnables, ce n’est pas sûr que l’organisation régionale lui accorde le bénéfice du doute. Il est fort à parier qu’au sommet d’Accra, la CEDEAO enjoigne à Paul-Henri Damiba d’organiser des élections dans 6 à 12 mois, sinon gare aux sanctions financières, au blocus économique et à l’isolement diplomatique à la malienne.

 

Le plus dur des sanctions de la CEDEAO contre le Burkina reste-t-il à venir ? On attend de voir.

 

La Rédaction

 

 

 

Dernière modification lemercredi, 02 février 2022 20:53

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