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Réquisitoire procès Thomas Sankara : Un avant-goût du verdict ?

 

Inexorablement le procès Thomas Sankara tire à sa fin. Après une quête longue de 34 années, le jugement sur l’assassinat du président du Conseil national de la révolution (CNR) et de ses 12 compagnons d’infortune a débuté le 11 octobre dernier et a été reporté dans la foulée au 25 du même mois, à la demande d’avocats de la défense commis d’office, dans une ferveur militante digne des années de braise de la Révolution démocratique et populaire (RDP).

 

Comparaissaient à la barre du tribunal militaire de Ouagadougou 14 accusés dont 2 seront jugés par contumace, Blaise Compaoré lui-même,  et son « ancien chien de garde », Hyacinthe Kafando, tous deux aujourd’hui en exil.

 

En l’absence des deux, c’est le général Gilbert Diendéré qui apparaît à ce procès comme l’accusé VIP, à côté d’autres « gros poissons » comme le colonel major de gendarmerie Jean-Pierre Palm, le commandant de l’Escadron motocycliste commando (EMC) au moment des faits Tibo Ouédraogo, ainsi que quelques lampistes dont certains ont pu être de petites mains de la conspiration qui a été fatale au charismatique leader de la révolution du 4 août 1983.

 

Quelque 20 000 pages de dossiers, une centaine de témoins dont de nombreux étrangers, des dizaines d’avocats, tels sont les chiffres clés de ce procès marathon qui tient depuis cinq bons mois les Burkinabè, même si la ferveur de départ s’est quelque peu émoussée au fil des audiences qui entament maintenant leur dernière ligne droite.

 

Après les plaidoiries des avocats des parties civiles, le parquet militaire a ainsi fait ses réquisitions hier mardi 8 février 2022. Il a notamment requis 30 ans de prison contre Blaise Compaoré, la même réquisition contre le deuxième fugitif, Hyacinthe Kafando, 20 ans contre Golf et bien d’autres (voir page 2).

 

Un réquisitoire, il faut le dire, très surprenant, surtout concernant les deux exilés, dans la mesure où pour beaucoup d’observateurs de la scène politique burkinabè, l’issue de ce procès était même connue d’avance ; restait juste à savoir quel serait le ‘’tarif’’ des différents clients. Le tribunal que préside le juge Urbain Méda fera-t-il suite à toutes les prétentions émises par le parquet ?

 

Réponse en mars, puisque le procès a été encore une fois suspendu pour permettre aux avocats de la défense de préparer leurs plaidoiries, et trois semaines ce n’est pas trop pour sauver les prestigieuses têtes qu’ils défendent, quand on sait qu’ils ont le rôle ingrat dans ce casting judiciaire.    

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 09 février 2022 19:03

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