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Lutte contre le terrorisme : Pas de délai de grâce pour le MPSR

 

Dans la nuit du 10 au 11 février 2022, pendant qu’à Ouagadougou les nouveaux promus au commandement des armées en étaient encore à baisser les rideaux sur les cérémonies de passation de charges, des hommes armés non identifiés (HANI)  incendiaient le petit séminaire de Bourgui à la périphérie est de Fada N’Gourma. 2 jours plus tard, soit au petit matin du 13 février, d’autres HANI détruisaient, là encore par le feu, le commissariat de Bagaré à quelques encablures de Yako dans le Passoré.

 

 

 

En matière d’insécurité dans les régions du Centre-Nord, du Nord et de l’Est, les attaques terroristes persistent. Pas de délai de grâce donc pour le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba et le nouveau commandement des forces de défense et de sécurité (FDS).

 

 

Dans une stratégie d’encerclement ou de contournement de la capitale, Ouagadougou, et la région du Centre, les groupes armés terroristes cherchent depuis longtemps à s’ouvrir des corridors vers les côtes du golfe de Guinée. Voilà qui explique leurs incursions meurtrières d’abord en Côte d’Ivoire avec les attaques de Grand-Bassam en mars 2016, celles de Téhéni et Tougho en juin et octobre 2021, ensuite au Togo en novembre dernier et, enfin, leur récidive au Bénin, dans le parc W le 8 février 2022.

 

 

De Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, aux rives du fleuve Pandjari dans le parc W au Bénin, l’EIGS et le GSIM tâtent le terrain. S’il n’y a pas de répondant, ils vont se frayer des couloirs vers l’océan Atlantique et bonjour le développement de leurs trafics en tout genre ! Et comme l’appétit vient en mangeant, qui sait si après avoir longtemps contourné Ouagadougou à 100, 150 km au nord et à l’est, nos flibustiers du Sahel ne vont pas fondre sur elle.

 

 

Ce scénario d’attaques de Ouagadougou n’est pas une vue de l’esprit. La réalité du terrain commande la manœuvre, dit-on dans les milieux militaires. Si ces incursions incendiaires des HANI restaient sans riposte vigoureuse, comme, hélas, cela s’est vu par le passé, si les nouvelles autorités n’éperonnent pas la troupe à aller ici et maintenant au combat, avec plus de méthode et de hardiesse, leur volonté de sauver et de restaurer le Burkina dans ses limites territoriales sera vaine.

 

 

Dans cette logique, on applaudit la bonne nouvelle venue du commandement de la force Barkhane, faisant état de 2 frappes aériennes successives dans l’est du Burkina qui ont mis hors d’état de nuire 40 terroristes et détruit leurs moyens de locomotion. Ces assaillants s’étaient repliés en territoire burkinabè après leur embuscade qui a fait 9 victimes, dont un Français, en territoire béninois dans le parc W le 8 février dernier.

 

 

C’est de telles ripostes, rapides, cliniques, efficaces dont les populations harcelées, endeuillées par ces hordes de sans foi ni loi, ont besoin pour se convaincre que les légionnaires français ne sont pas venus faire du tourisme au Sahel, ou, plus grave, recoloniser l’Afrique. Après les frappes du 7 février dans la région du Nord qui avaient fait 10 morts parmi les bourreaux des gendarmes d’Inata, celles du 11 février à l’est indiquent clairement que Barkhane montre de plus en plus du muscle au Burkina.

 

 

L’avènement du MPSR et la recomposition subséquente du commandement de l’armée burkinabè y sont-elles pour quelque chose ? Si oui, vivement que cette nouvelle dynamique s’intensifie, car les attaques de Bourgui et de Bagaré sont une piqûre de rappel aux nouvelles autorités : elles n’ont pas de délai de grâce dans la lutte contre l’insécurité.

 

 

 

La rédaction

 

Dernière modification lemercredi, 16 février 2022 21:17

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