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Guerre en Ukraine : Si loin, si proche de nous !

 

5 jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats y font rage. Malgré l’offensive multiaxiale des armées de Poutine et l’étau qui se resserre sur Kiev, l’armée ukrainienne fait montre d’une résistance déterminée. Mais pendant combien de temps tiendra-t-elle devant la 2e puissance militaire du monde ?

 

 

Certains analystes pensent que les troupes de Poutine ne feront pas une balade de santé en Ukraine et que la résistance de cette dernière va muer avec le temps et passer du face-à-face des belligérants à une guérilla urbaine et à un harcèlement perlé des troupes d’occupation. La guerre risque donc d’être plus longue que ne le prévoyaient les Russes, avec un impact certain sur l’économie mondiale, donc africaine.

 

Déjà, les prix du gaz et du pétrole ont pris l’ascenseur en Europe. Moins d’une semaine après le début du conflit, le gaz y coûte 6 fois plus cher et le baril de pétrole se négocie à plus de 100 dollars sur le marché mondial. Le blé frôle le prix record de 345 euros la tonne. Le prix des engrais azotés ou potassés est également en hausse tandis que des turbulences sont perceptibles sur les marchés financiers mondiaux. Bien des voyants sont donc au rouge, annonçant un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale.

 

L’économie mondiale qui s’enrhume, cela fait éternuer l’Europe et ne peut que gripper celle africaine. En clair, les ménages africains doivent s’attendre, dans les semaines à venir, à payer plus cher leur pain, leur gaz, leur pétrole, leurs produits pharmaceutiques, etc. Ainsi, par un effet domino, le plus modeste des ménages du plus petit des villages africains va ressentir le contrecoup de cette guerre ukrainienne. Les investissements russes et européens vont également se réduire sur le continent africain, notamment dans les domaines des infrastructures, des mines et de la géologie. Bref, ce sont des secteurs porteurs de croissance qui seront directement impactés.

 

La guerre en Ukraine est donc à la fois si loin et si proche de l’Afrique ! Et si elle s’installe dans la durée, ceux des pays du continent qui ont des rapports privilégiés avec la Russie peuvent craindre de graves difficultés commerciales et financières. On pense à des pays comme l’Egypte, l’Algérie, la Centrafrique et peut-être bien le Mali. En effet, occupé à se donner un bol d’air sécuritaire au-delà du Donbass, Poutine pourrait « oublier » de tenir les engagements de son pays en matière de vente de blé, d’exploitation minière, d’équipement et de formation militaire.

 

Sur le plan politico-diplomatique, les Africains ont moins voix au chapitre dans le brouhaha des gorges chaudes entre Moscou, Washington, Bruxelles et Kiev, n’ayant rien à mettre dans la balance des négociations ou de dissuasion. C’est donc par pur formalisme que l’Union africaine a appelé, dès le deuxième jour du conflit, à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de négociations sous l’égide de l’ONU. Dans la même veine, on se surprend à sourire franc, que la Guinée dise qu’elle est neutre dans cette guerre. Comme si cela pouvait changer quelque chose ! C’est véritablement un épiphénomène diplomatique que ces déclarations de l’Union africaine et de la Guinée. Le mieux pour les Etats africains, c’est de la fermer et de s’occuper de leurs problèmes domestiques, comme comment parer à une augmentation exagérée du prix du pain et de celui des hydrocarbures. Une inflation non maîtrisée en la matière peut conduire à une déflagration sociale sous nos tropiques. C’est en cela que la guerre en Ukraine est à la fois si loin et si proche de l’Afrique.

 

 

 

La Rédaction

 

Dernière modification lemardi, 01 mars 2022 19:06

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