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Enlèvement Olivier Dubois : 11 mois après, touchons… du bois

 

Lundi 7 mars 2022, Olivier Dubois était à l’honneur au Panthéon. Non  qu’il y soit entré pour reposer désormais aux côtés de Victor Hugo, Emile Zola, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, Maurice Genevoix, Simone Veil, Marie Curie, Joséphine Baker et de nombreux autres grands hommes et de grandes dames à qui la Nation est reconnaissante.

 

Il faut déjà être mort pour mériter cette reconnaissance posthume. Son portrait géant a en effet été projeté  le 7 mars dans la soirée sur la façade de ce monument parisien de la place éponyme. C’était à l’initiative de Reporter sans frontières (RSF).

 

« Etre réunis devant le Panthéon pour un homme, un journaliste, c’est un signe extrêmement puissant, symbole de liberté, symbole de vérité, symbole d’engagement. C’était le meilleur endroit pour rappeler à tous les Français la situation dans laquelle se trouve Olivier Dubois, et avec Olivier Dubois, c’est une partie du journalisme qui est enfermée », explique Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

 

En effet, cela fait maintenant onze mois que le journaliste français, collaborateur de plusieurs titres, a été enlevé au Mali, dans le nord du pays, alors qu’il y était en reportage.

 

Nous sommes le 8 avril 2021. Olivier Dubois s’était rendu de sa propre initiative à Gao en vue d’un entretien avec un commandant du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). L’interview avait été arrangée avec le concours d’un «fixeur», un de ces locaux auxquels les gratte-papiers font couramment appel dans les zones à risque pour les aider dans leur travail. L’homme de médias y a embarqué dans une voiture avec plusieurs hommes. Il n’a plus été revu en public depuis.

 

Depuis lors, plus rien. Ou pas grand-chose si ce n’est une vidéo diffusée par ses ravisseurs un mois après son enlèvement. Une preuve de vie dans laquelle le journaliste, qu’on présente comme un véritable professionnel, disait être entre les mains du GSIM, branche sahélienne affiliée à Al-Qaïda.

 

Le 25 février 2022, le Mali annonçait la libération de 18 otages retenus par le GSIM, mais point d’Olivier Dubois. Aucune nouvelle non plus des deux autres journalistes maliens Hamadoun Nialibouly et Moussa M’Bana Dicko, retenus respectivement depuis 18 et 11 mois.

 

Si ça se trouve, les honneurs du Panthéon lui sont parvenus à des milliers de kilomètres de là, tout comme les messages de ses proches que diffuse Radio France internationale (FRI) chaque  8 du mois. Autant de bouteilles de réconfort moral jetées à la mer dont les initiateurs espèrent qu’elles arriveront à destination et dont l’objectif est de mobiliser l’opinion sur le sort de celui qui n’a eu pour crime que d’avoir voulu exercer son métier, celui d’informer. Un métier qui, hélas, a toujours été à haut risque, particulièrement dans les zones de conflit d’où nombre de ses confrères ne sont jamais revenus.

 

Mais s’agissant d’Olivier Dubois, touchons… du bois, en espérant que d’ici le 8 avril prochain, il humera de nouveau l’air frais de la liberté retrouvée.

 

Ce faisant, nous pensons à notre bon docteur Kenneth Elliot, enlevé avec son épouse Jocelyn dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 dans le nord du Burkina Faso. Si environ un mois après madame a été libérée, on est cependant toujours sans nouvelles du fondateur depuis 1972 à Djibo d’un Centre médical.

 

 

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 09 mars 2022 21:45

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