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Pré-dialogue inter-tchadien: Risque d’ensablement dans le désert qatari

Après une suspension de 72 h, le pré-dialogue inter-tchadien a repris hier mercredi 16 mars 2022 à Doha au Qatar. Mais force est de reconnaître que c’est une reprise au petit trot puisque la plénière censée lancer véritablement les travaux a été repoussée de 48h.

Dimanche, le conclave s’était à peine ouvert qu’une suspension avait été demandée pour régler quelques préalables.

 Le renvoi mercredi 9 mars de l’ancien président Goukouni Weddeye, médiateur dans le processus de paix, avait déjà jeté le trouble et  installé une certaine méfiance entre les frères ennemis tchadiens.  Les représentants du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), le groupe rebelle qui serait à l’origine de la mort d’Idriss Déby, avait  boycotté la cérémonie d’ouverture après le discours du  ministre d’Etat pour les Affaires étrangères du Qatar. Mahamat Mahdi Ali et ses hommes disaient vouloir certaines clarifications sur l’organisation de ce prédialogue.

Les principales entraves au démarrage du dialogue demeurent les divergences sur le nombre des participants. Alors que le gouvernement propose   que tous les groupes politico-militaires, soit une cinquantaine,   soient représentés à la table de discussions, cette idée est balayée par le FACT, qui dénonce un chiffre gonflé à dessein et en déphasage avec  la réalité.

Trois jours après ce départ raté, les différentes parties sont revenues à la table des négociations. Mais apparemment tous les écueils n’ont pas été levés. Les échanges achoppaient notamment sur les noms de 10 délégués devant participer aux travaux.

En réalité on se demande si avec des centaines de protagonistes, ces pourparlers ne vont pas virer à la cacophonie, pour ne pas dire à la foire d’empoigne.

Certes, il faut inclure  tout le monde. Comme qui dirait, il vaut mieux les avoir dedans crachant dehors plutôt que dehors crachant dedans. Mais en voulant convoquer le ban et l’arrière-ban des groupes armés qui pullulent au pays de Toumaï, le risque est que ça aille dans tous les sens. Comment trouver donc ce grand dénominateur commun qui rassemble  toutes les énergies? Telle est la grande interrogation qui doit sûrement trotter dans la tête des médiateurs qatariens qui doivent s’employer pour que ce prédialogue intertchadien ne s’enlise pas dans les sables de Doha.

Avec ce retard à l’allumage, on se demande bien si les deux semaines initialement prévues pour ce pré-dialogue seront suffisantes. Il faut bien pourtant que les différents acteurs avancent s’ils veulent que le dialogue inclusif national, étape charnière de la Transition ouverte après la mort d’Idriss Déby Itno et  prévu le 10 mai prochain, puisse se tenir à bonne date.

 

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification lejeudi, 17 mars 2022 19:03

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