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Passeport Blé Goudé : Ce précieux sésame qui ouvre les portes d’Abidjan

Charles Blé Goudé va enfin pouvoir rentrer à Abidjan !

En effet, il a finalement obtenu son passeport ordinaire hier lundi 30 mai 2022 des mains de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Pays-Bas, Sallah Hamza.

 

Cela fait bientôt une année que le « général de la rue » était en attente de ce précieux sauf-conduit, depuis notamment qu’il a été définitivement acquitté en même temps que Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale (CPI) où les deux étaient attraits pour « crime de guerre et crime contre l’humanité » durant le conflit post-électoral de 2010-2011.

Après de longues années de procédures et de procès, l’ancien chef de l’Etat ivoirien et celui qui fut son ministre de la Jeunesse avaient été en effet mis hors de cause en première instance en janvier 2019. Une décision qui sera définitivement  confirmée en appel le 31 mars 2021.

Mais si le « Woody de Mama » a pu rapidement obtenir  son document de voyage et rentrer au bercail en juin de la même année, l’ex-leader des « jeunes patriotes » a dû lui ronger son frein. Jusqu’à hier donc.

Il aura donc fallu une bonne année après son acquittement définitif  pour que les autorités daignent donner une suite favorable à sa requête.

Pourquoi un tel délai alors que le chef du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité entre les peuples en avait fait la demande sitôt libéré des griffes de Fatou Bensouda, alors procureure de la CPI ?

Quoi qu’il en soit, l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen n’a pas manqué de témoigner « sa  gratitude et sa reconnaissance » au président Alassane Ouattara tout en réaffirmant sa volonté de retourner chez lui « afin d’apporter sa pierre dans la consolidation de la réconciliation nationale ».

Y a-t-il eu quelques conditions ou garanties à ce sujet ?

En tout cas si la date du retour n’est pas encore connue, on se demande comment Blé Goudé sera accueilli, à moins qu’il ne soit cueilli dès sa descente d’avion, car ne l’oublions pas, comme son mentor Gbagbo, le trublion de la politique ivoirienne est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt après sa condamnation, fin 2019, à vingt ans de prison pour « actes de torture, homicide volontaire et viols ».

Comme c’est le cas avec l’ex-président, la justice va-t-elle fermer les yeux et passer l’éponge au nom de l’impératif de réconciliation nationale ou,  va-t-elle plutôt, en guise d’Akwaba, indiquer le chemin de la MACA ?

En tous les cas, l’intéressé n’a pas attendu de fouler le sol ivoirien pour se déclarer d’ores et déjà candidat à la présidentielle de 2025.

D’ailleurs, n’avait-il pas déclaré bien avant l’obtention de son passeport que « pour réclamer l’aile du poulet il faut être là où on le découpe » ?

On a seulement peur qu’il y ait une querelle fratricide autour du gallinacée dans la mesure où Gbagbo lui aussi ne fait pas mystère de son envie de prendre sa revanche si du moins ADO ne plafonne pas à 75 ans l’âge limite de candidature, comme on lui prête l’intention.

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemardi, 31 mai 2022 22:53

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