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Dynamitage de ponts : Une stratégie d’isolement et d’étouffement des régions,

 

Dans la nuit du 15 au 16 juillet dernier, les groupes armés terroristes ont dynamité 2 ponts au Burkina.

 

Le premier à Woussé, sur la voie reliant Kongoussi à Bourzanga, province du Bam, dans la région du Centre-Nord. Le second, à Naré, sur l’axe Kaya/Dori, dans le département de Tougouri, province du Namentenga, toujours dans le Centre-Nord.

 

 

C’est la deuxième fois que les groupes armés terroristes s’attaquent au pont de Naré après un premier dynamitage le 30 juin 2022 qui avait fait des dégâts mineurs, vite colmatés par les populations riveraines. Le deuxième dynamitage a été fatal à l’infrastructure et confirme l’acharnement des terroristes à isoler les 2 régions septentrionales du Burkina, celles du Sahel et du Nord.

 

 

Outre ces ponts dynamités, il y a eu plusieurs attaques sur la route nationale n°1, reliant Ouagadougou à Bobo-Dioulasso, puis à Banfora, à la Côte d’Ivoire et au port d’Abidjan, le principal débouché du Burkina sur la mer. Par ailleurs, l’insécurité persiste dans la région de l’Est et ce sont 2 autres débouchés vitaux pour l’économie nationale, les ports de Lomé et de Cotonou qui sont menacés d’être inaccessibles pour le Burkina.

 

 

C’est clair, c’est net, c’est préoccupant ! Il y a une logique d’isolement des accès à la mer de la capitale Ouagadougou, et plus largement, des régions du Centre, du Plateau central, et du Centre-Ouest, les plus peuplées et les plus névralgiques en termes d’activités économiques et politiques. Il y a donc un danger, plus grave aujourd’hui qu’hier, avec cette guerre contre les ponts et plus généralement avec cette insécurité sur nos routes.

 

 

Les terroristes ont visiblement migré des zones du Sahel, du Nord et de l’Est où ils avaient pignon sur les dunes de sable, la savane pour s’éparpiller en groupuscules ici et là. On en déduit qu’ils connaissent bien leur géographie du Burkina et leur tactique de harcèlement des positions des forces de défense et de sécurité (FDS) a évolué en stratégie d’isolement des régions les unes des autres, désorganisant ainsi la circulation des personnes et des biens. Dans cette volonté des groupes armés terroristes d’isoler et d’étouffer les régions, voire la capitale, pendant combien de temps encore, la route nationale n°5, Ouagadougou/Pô, frontière du Ghana et l’accès au port de Téma dans la banlieue d’Accra, seront-ils sûrs ?

 

 

Cette question et partant, la nouvelle stratégie des groupes armés d’isolement des régions et d’étouffement de la capitale, valent leur pesant de réflexion pour la hiérarchie militaire mais aussi pour les acteurs politiques, les organisations de la société civile, toutes tendances confondues. Il est suicidaire pour le pays que l’on parle du danger de sa désintégration mais également du sursaut patriotique et de la réconciliation nationale indispensables pour y faire face du bout des lèvres pour en fait rire sous cape des difficultés actuelles des autorités en la matière.

 

 

Il faut le redire, c’est clair, c’est net, c’est préoccupant de voir que l’ennemi est plus méthodique, avec un équipement de taille et un art de la guerre chevillé au corps qu’on ne le pensait. Il n’est pas composé que des bandits armés qu’il faut effrayer, désorganiser et réduire en 5 mois. Il est bien organisé, opportuniste et il réfléchit pour s’adapter aux difficultés que lui créent les FDS.

 

 

A vos méninges donc, stratèges militaires et alliés du Burkina ! Montrez-vous capables de réactivité et de réflexion prospective pour faire échec à cette stratégie d’isolement des régions et de dérèglement de la libre circulation des personnes et des biens, pour mieux les étouffer.

 

 

 

La Rédaction

 

 

 

 

 

 

 

Dernière modification lelundi, 18 juillet 2022 23:40

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