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34 morts à Namsiguia:Tabaski ensanglantée au Burkina

La viande de mouton, si savoureuse, avait pourtant un goût particulièrement fade cette année.

Alors que les fidèles musulmans étaient à la recherche du mouton du sacrifice, une tragédie, une nouvelle, est survenue le lundi 26 juin 2023 à Namsiguia, province du Bam.

Un convoi de ravitaillement de retour de Djibo a en effet été la cible d’une attaque terroriste qui a fait, selon le communiqué officiel de l’armée, 34 morts (31 militaires et 3 VDP), une vingtaine de blessés et une dizaine de disparus. Côté ennemi, c’est une quarantaine de terroristes qui ont été abattus lors de la riposte.

On croise les doigts pour que certains des blessés ne succombent pas à leur tour et que dans les opérations de ratissage qui se sont ensuivies, on ne découvre pas d’autres corps de nos vaillants combattants, toutes choses qui pourraient alourdir ce bilan déjà insupportable.

Il faut croire que le tronçon Kongoussi-Djibo, long de 96 km, est devenu la route de l’enfer, car de Bourzanga à Mentao en passant par Gaskindé, nombre de drames s’y sont déroulés, curieusement dans des circonstances parfois similaires. 

Certes, il n’y a pas de bravoure qui tienne pour le plus valeureux des combattants s’il est surpris, mais on ne peut pas manquer de se poser des questions. 

Ce carnage a lieu, en effet, alors que des moyens colossaux, de l’aveu même des gouvernants, ont été injectés dans l’acquisition de matériel, de la simple kalach aux drones Bayraktar TB2 en passant par les hélicoptères de combat et autres.

A cela s’ajoutent le recrutement massif de VDP nationaux et communaux, la réarticulation du dispositif sécuritaire pour un meilleur maillage du territoire, sans oublier le renseignement qui serait plus efficient, tant et si bien que certains affirmaient même que « la peur a changé de camp » parce que nos FDS ne cessaient de monter en puissance.

Il est vrai que dans cette sale guerre, nous avons enregistré beaucoup de succès dont on ne parle pas toujours, mais à l’évidence, notre cuirasse, qu’on pensait maintenant solide, a toujours de sérieux défauts qu’il faudra vite colmater.

Sans être des polémologues avertis, on peut se demander en effet comment avec nos drones et nos vecteurs aériens on n’a pas pu sécuriser comme il fallait le trajet retour du convoi avant même qu’il ne prenne la route.

On imagine que si on a assisté à une telle hécatombe, c’est que les combats, violents, ont duré un certain temps. Quid donc de l’indispensable appui aérien en pareille circonstance ?

Le drame de Namsiguia survient alors qu’il y a comme une recrudescence des attaques terroristes dans certaines localités. Le même jour, une trentaine de VDP sont tombés par exemple dans l’attaque du village de Noaka, dans le Sanmatenga.

Bien sûr, personne ne se fait d’illusions : le risque zéro n’existe pas et c’est presque sûr que nous allons continuer à compter encore et encore nos morts. 

Mais on garde espoir que le sang versé de nos martyrs servira de ciment à l’indispensable cohésion et à l’union de tous les fils et filles du Burkina, sans lesquelles le bout du tunnel restera une ligne d’horizon qui s’éloigne un peu plus chaque fois qu’on semble s’en approcher.

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification ledimanche, 02 juillet 2023 21:38

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