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Palestine : Le procès de l’occupation Israélienne

Depuis lundi, pas moins de 50 Etats défilent à la Cour internationale de justice (CIJ) dans la ville de La Haye, aux Pays-Bas, pour débattre de la légalité de l’occupation israélienne en Palestine.  Il s’agit, pour cette juridiction internationale de l’ONU, de donner un avis juridique sur cette épineuse question suite à une demande formulée par l’assemblée générale de l’ONU en décembre 2022.

 

Une question devenue plus brûlante avec les attaques terroristes du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas, lesquelles se sont soldées par un millier de morts et de blessés, des viols ainsi que des centaines de prises d’otages. Dans l’histoire du peuple juif, elles sont la pire tragédie jamais vécue depuis la Shoah, où 6 millions de Juifs ont été massacrés par les Nazis sous la houlette du tristement célèbre Adolphe Hitler.

A cette tragédie, Israël a répondu par une violente riposte à Gaza jugée disproportionnée par de nombreux pays. Hier, c’était au tour de l’Afrique du Sud et de l’Algérie de passer au prétoire du palais de la paix à La Haye. La nation arc-en-ciel avait déjà saisi la CIJ, fin décembre 2023, en accusant Israël de génocide dans la bande de Gaza. C’est donc quelque part le procès de l’occupation qui se tient actuellement aux Pays-Bas.

A priori, l’objet même de ces audiences paraît saugrenu, l’occupation étant par essence et par définition illégale ; une situation qui dure depuis maintenant plusieurs décennies. Pour mémoire, le plan de partage de la Palestine, adopté par la résolution 181 de l’ONU  le 29 novembre 1947, avait acté trois entités : un Etat juif, un Etat arabe  tandis que la ville de Jérusalem et sa proche banlieue étaient placées sous contrôle international en tant que corpus separatum.

C’est cette résolution onusienne qui servira de base à la naissance de l’Etat d’Israël en 1948.  Certes, on peut reprocher aux Etats arabes et aux Palestiniens de s’être immédiatement attaqués au nouvel Etat, mais après trois guerres et autant de défaites, ils ont fini par se faire une raison que l’Etat hébreux est là pour toujours et sans doute que si on devrait réécrire l’histoire, ils auraient accepté une cohabitation pacifique plutôt que cette interminable guerre.

Hélas, la paix demeure jusque-là introuvable et, de   guerres en annexions, il ne reste plus du territoire palestinien de 1947 que quelques confettis de territoire disséminés çà et là. Même Jérusalem Est, qui jouissait d’un statut particulier, a fini par être annexée en 1967 avant que la loi fondamentale votée par la Knesset le 30 juillet 1980 neconsacre la capitale éternelle et indivisible de l’Etat hébreux. Il faut dire que les extrémistes irrédentistes de tout poil d’un côté comme de l’autre se sont méticuleusement acharnés à faire en sorte qu’il n’y ait jamais la paix.

Les espoirs d’Oslo de 1993 ont été enterrés avec Issac Rabin, assassiné en 1995, et la communauté dite internationale, parfois juge et partie, à l’image des Etats-Unis, pèche par son incapacité à ramener la paix. Et l’Etat hébreux se fiche des nombreuses résolutions et récriminations onusiennes, encouragé en cela par son puissant allié étasunien. Pour l’Afrique du Sud, les pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens sont une forme d’apartheid plus extrême que celui qu’a connu l’Afrique du Sud ».

Pour qui a connu l’horreur de la ségrégation raciale au pays de Nelson Mandela, ce réquisitoire est on ne peut plus dur.  Même posture pour l’Algérie, pour qui « l’impunité est la première loi des oppresseurs ».   Mais si on excepte le côté moral de ces assises, on se demande bien à quoi elles pourront servir dans la situation actuelle de la bande de gaza, laquelle est en train d’être littéralement rasée par Tsahal avec un drame humanitaire préoccupant. 

Qui parviendra à faire entendre raison à Benyamin Netanyahou et à lui faire comprendre que la seule solution qui vaille pour vivre en paix, c’est de permettre la création d’un Etat palestinien ? Mais quels en seront les contours, car on imagine mal qu’ils soient dans les limites de 1947 d’autant plus que le territoire est grignoté de toutes parts par les colonies sur lesquelles l’Etat hébreux ne semble pas vouloir revenir. C’est une impossible paix et bien malin qui saura dire quand ce problème qui accable le monde prendra fin.

Abdou Karim Sawadogo 

Dernière modification lejeudi, 22 février 2024 22:36

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