Menu

Présidentielle sénégalaise : Une loi d’amnistie pour rebattre les cartes ?

Après des préliminaires dans la matinée, le Dialogue national voulu par le président Macky Sall s’est ouvert dans l’après-midi du lundi 26 février 2024 à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar. Il s’agit de pacifier le climat politique pour aller à des élections apaisées.

 

Ce dialogue, rappelons-le, fait suite à la volonté du président sortant de jouer les prolongations ; une volonté qui s’est heurtée à la décision du Conseil constitutionnel. Depuis, le Sénégal neige en plein imbroglio politico-juridique dont on se demande bien comment est-ce qu’il faut en sortir.

Mais en fait, de dialogue, il s’agit plutôt d’un entre-soi politique dans la mesure où 17 des 19 candidats retenus pour la présidentielle qui devait avoir lieu le 25 février dernier, n’étaient pas présents. Qu’à cela ne tienne, d’entrée de jeu, l’enfant de Fatick a fait une grande annonce : « Je saisirai l’Assemblée nationale dès ce mercredi d’une loi d’amnistie générale sur des faits se rapportant aux manifestations politiques entre 2021 et 2024 ».

Une loi d’amnistie couvrant donc les turbulences sociopolitiques  de la période visée  qui, ont entraîné des dizaines de morts et envoyé quelques leaders politiques en prison. Si cette amnistie était adoptée comme ça devrait se faire sans trop de difficulté, la question demeure de savoir si Ousmane Sonko et Karim Wade dont les compteurs judiciaires seraient remis à zéro, pourraient participer au scrutin présidentiel.

La question mérite d’être posée d’autant plus que pour les boycotteurs du dialogue de sourd de Diamniadio, il faut coûte que coûte organiser le scrutin dans les délais requis ; c’est-à-dire avant le 2 avril prochain, date de l’expiration du mandat de Macky Sall.

Va-t-on donc s’en tenir aux 19 candidats ou la loi d’amnistie va-t-elle rebattre les cartes politiques de fond en comble pour un scrutin beaucoup plus ouvert, inclusif ?  Là est la question  qui n’a pas encore été tranchée par le Dialogue même si certaines sources font état de l’organisation de cette présidentielle à problème avant le début de l’hivernage. 

Dans la mesure où cette hypothèse devait finalement être retenue, le pays de Senghor basculerait à partir du 2 avril,  dans une sorte de vacance du pouvoir, le président sortant ayant clairement indiqué lors de sa dernière interview télévisée, qu’à partir de cette date, il cesserait d’exercer comme le veut la Constitution sénégalaise.  

Si une transition aussi courte soit-elle devait s’ouvrir, comment va-t-elle s’articuler ?

Le président de l’Assemblée nationale, censé exercer la présidence en cas de vacance du pouvoir, va-t-il être l’homme qui conduirait cette courte Transition ou ce Dialogue national pourrait également dénicher l’oiseau rare pour ce faire ? Ce sont là autant d’interrogations qui attendent toujours des réponses. Mais quelles que soient les solutions qui seront trouvées, la sortie de scène de Macky Sall sera chahutée et bien piteuse alors qu’il aurait pu bien se passer de cette sortie peu honorable.

Tout ça pour ça, est-on tenté de se demander ?

 

Roukiétou Soma 

Dernière modification lemardi, 27 février 2024 22:59

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut