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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (663)

De Jo’burg : Katoumbi sort la grand-voile

 

C’est parti pour les grandes manœuvres et alliances politiques en République démocratique du Congo (RDC) pour des élections générales à deux grandes inconnues.

 

Deux inconnues parce qu’on ne sait pas si la date de décembre 2018 sera enfin la bonne pour la tenue de la présidentielle, le scrutin majeur, encore moins si l’actuel président, Joseph Kabila, qui a terminé ses deux mandats constitutionnels, sera malgré tout candidat à sa propre succession.

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Présidentielle Sierra Leone : 16 joueurs pour un match qui s’annonce serré

 

C’est en principe aujourd’hui 9 mars que les Sierra-Léonais connaîtront les résultats partiels du scrutin de ce mercredi : ils ont été, en effet, un peu plus de 3 millions à glisser leur bulletin dans la fente d’une urne pour départager les 16 prétendants à la succession du président sortant, Ernest Bai Koroma, élu pour la première fois en 2007 et qui achève son dernier mandat à la tête de l’Etat.

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Attaques terroriste EMGA : PROFANATION

Ils sont revenus, et en plein jour cette fois-ci. Comme pour montrer qu’ils n’ont peur de rien ni de personne. Tels d’affreux geckos et de vilaines souris qui vous narguent dans votre propre salle de séjour et contre lesquels vous avez  essayé tous les insecticides sans en venir à bout, ils s’en donnent à cœur joie comme pour mieux nous faire prendre conscience de notre impuissance. Vendredi 2 mars 2018 alors que les fidèles musulmans s’apprêtaient pour la prière hebdomadaire, des terroristes abusivement appelés djihadistes ont de nouveau frappé le Burkina au cœur.

L’état-major général des armées (EMGA) et l’ambassade de France au Burkina ont en effet été attaqués simultanément,  faisant au total et selon le bilan officiel huit morts dont sept éléments de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) tandis que huit assaillants étaient tués. Un drame qui porte la signature, paraphée en lettres de sang, du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui a revendiqué les assassinats ; perpétrés en guise de représailles suite à l’opération menée le 14 février 2018 par Barkhane au Nord-Mali au cours de laquelle une vingtaine d’hommes d’Iyad Ag Ghali ont été tués ou capturés. Le GSIM, né de la fusion de plusieurs groupuscules sahéliens, fête ainsi dans le sang sa première année d’existence et montre plus que jamais son emprise sur le Faso puisque déjà, en janvier 2016, c’est une de ses  composantes, Al Mourabitoune du « Borgne » Mokhtar bel Mokhtar, qui avait assumé la boucherie du Cappuccino.

Depuis que la bête immonde a mis les pieds  en 2015 dans cette « patrie des hommes intègres », particulièrement depuis les carnages du Cappuccino – Splendid le 15 janvier 2016 (une trentaine de morts) et du Café Istanbul le 13 août 2017 (une vingtaine de morts), on savait qu’il fallait apprendre à vivre avec ; à l’image de tant de pays pris entre les serres de la multinationale du terrorisme. Mais ce qui vient de se passer dépasse l’entendement pour trois raisons principales :

- primo parce que c’était, comme indiqué plus haut, en pleine journée, preuve s’il en est que les renégats, particulièrement culottés, ne se cachent même plus, attendant d’agir avec la complicité des ténèbres ; 

- deuxio le mode opératoire, car si jusque-là on a assisté à des attaques au fusil d’assaut suivies de prise d’otages, ce coup-ci, ils sont passés, si on ose dire, à la vitesse supérieure puisque  c’est à la voiture piégée (une Nissan Almera, semble-t-il) et à l’explosif qu’ils ont recouru ;

- tertio, et c’est de loin le plus important et le plus grave, les cibles visées, car en s’en prenant à l’EMGA (où les mesures de sécurité avaient pourtant été renforcées ces derniers temps) et à la représentation diplomatique française à Ouagadougou, il s’en sont pris à des symboles forts, des sanctuaires qu’on pensait inviolables, et pourtant profanés. Cruelle désillusion.

Mais passé le temps de la colère, de l’indignation et des incantations chaque fois ressassées devant ces actes « ignobles, abjects, lâches, barbares », appelez-les comme il vous plaira, on ne peut quand même que s’interroger et nourrir de légitimes inquiétudes quand le cœur de l’armée burkinabè est touché avec une facilité aussi déconcertante. Ceux qui tentent de banaliser l’événement au prétexte que l’état-major n’est pas une caserne au sens propre mais une simple administration, soit-elle militaire, ont tort.  C’est quand même un centre névralgique qui abrite une partie de la crème de l’armée, où des décisions importantes sont prises et où des documents sensibles se trouvent. Alors qu’on arrête de nous parler d’administration, car ce n’est pas n’importe quel service public. Si la vermine, qui vient nous rappeler qu’elle peut frapper où et quand elle veut, peut profaner aussi facilement un sanctuaire comme l’état-major, quoi de plus normal qu’après avoir testé sa capacité,  elle ait tenté de forcer un barrage samedi nuit à Ouaga 2000 ? Il ne reste plus maintenant  qu’un de ces quatre matins, un camion fou, façon Promenade des Anglais à Nice,  fonce sur Kosyam. Et ce n’est certainement pas en pratiquant la politique de l’autruche qu’on viendra à bout de l’hydre sahélienne qui sévit sans pitié.

On tombe davantage des nues quand le porte-parole du gouvernement ose sur France 24 la comparaison avec l’attaque du Pentagone, oubliant que là-bas, ce n’est pas une voiturette qui a forcé l’entrée, mais le ciel qui leur est tombé sur la tête le 11 septembre 2011. On s’inquiète davantage quand on apprend qu’une réunion du G5 Sahel se tenait au même moment à l’état-major, et si les participants n’avaient pas changé de salle entre-temps, ça aurait été encore plus catastrophique, car la haute hiérarchie militaire aurait pu être décimée. Osons alors  la question qui fâche : se pourrait-il donc qu’il y ait quelque complicité interne à quelque niveau que ce soit ? Nos FDS sont-elles infiltrées ?     

Une chose est sûre, le Burkina est devenu la cible préférée des terroristes qui ne viennent pas forcément d’ailleurs comme on a tendance à le croire mais sont secrétés par les cellules dormantes du cru qui peuvent se réveiller à tout moment de la plus sanglante des manières. La faute à des FDS dépassées par les événements dont certains éléments refusent même d’être affectés au Sahel ? La désintégration du système de renseignement qui se serait effondré en même temps que le régime Compaoré et que les nouvelles autorités peinent visiblement à reconstituer efficacement ? La dissolution de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle même si, toute unité d’élite qu’elle était, elle n’avait pas vocation à combattre des terroristes mais était plutôt vouée à la protection d’un homme et de son régime ? Tout au plus peut-on soutenir qu’en pactisant avec le diable et ses diablotins, Blaise et Diendéré nous prémunissaient à bien des égards contre ce fléau des temps modernes, quitte à entretenir des liaisons dangereuses par essence.

Le président du Faso semble avoir en tout cas ses coupables tout désignés. On ne sait pas si son texte a été enregistré avant la revendication des attaques, mais dans son énième message du genre qui sonne comme un aveu d’impuissance, il a en effet martelé que « rien, absolument rien , ne peut justifier un tel acharnement aveugle contre l’Etat burkinabè, ses institutions et les valeureuses populations… ni la quête du pouvoir, ni la cupidité, ni la vengeance, ni aucune valeur philosophique ou spirituelle, autant que la recherche effrénée de la gloire et des honneurs ne peuvent justifier de telles forfaitures ». Et d’ajouter que « chacun de nous doit assumer son rôle et son passé ». A qui donc peut-il bien faire allusion ? Suivez son regard !

 

La Rédaction      

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Visite Erdogan : Un sultan à la conquête de l’Afrique

 

Après l’Algérie, la Mauritanie, le Sénégal, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est attendu aujourd’hui à Bamako au Mali. L’homme fort d’Ankara va ainsi boucler 05 jours de visite en Afrique où il a choisi d’effectuer son premier voyage officiel de l’année 2018. C’est du reste par 03 pays du continent, le Soudan, le Tchad et la Tunisie, qu’Erdogan avait terminé ses déplacements présidentiels hors de Turquie en décembre 2017. Plus en amont, depuis que l’homme était Premier ministre de son pays (2005- 2014), on recense une vingtaine de séjours avec autant de pays qui l’ont reçu sur le continent.  De l’Algérie à l’Afrique du Sud, il connaît donc bien l’Afrique. Mais qu’est-ce qui fait donc courir la Turquie et Erdogan vers l’Afrique ?

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Financement du G5 Sahel : Eh bien, combattez maintenant !

Le nerf de la guerre est là ! Enfin… pas tout à fait, mais l’on est sur la bonne voie, depuis cette table ronde réputée être celle de la dernière chance qui s’est tenue le 23 février dernier à Bruxelles. Les chefs d’Etat ouest-africains des cinq pays(leMali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie) qui composent le G5 Sahel repartent dans leurs pays respectifs avec des intentions de financement estimées à 414 millions d’euros. Pas vraiment très loin des 423 millions nécessaires au fonctionnement d’une année de cette force qui sera composée de 5 000 hommes. Depuis que cette idée généreuse a été émise, elle a toujours buté sur le nerf de la guerre, sans lequel il n’y a pas de guerre. Les réunions ont succédé aux réunions, les sommets aux sommets : Bamako à plusieurs reprises, Paris, Niamey, New York, sans que la cagnotte nécessaire soit bouclée.

Avant la rencontre dans la capitale belge qui se trouve être celle de l’Union européenne, disons que la recherche de financement s’est avérée fructueuse. Le besoin a été comblé. Pour le moment, bien sûr, il ne s’agit que de promesses fermes et supposées définitives. Mais comme promesse de grand n’est pas héritage, il faut espérer que les sommes seront débloquées, et très rapidement, pour permettre à la force G5 Sahel de monter en puissance pour mieux fondre sur les narco-djihadistes, qui se préparent eux aussi de leur côté : ces dernières semaines, le regain de violence avec les engins explosifs par-ci par-là n’est pas fortuit. Et n’oublions pas que la réaction des terroristes pourrait être proportionnelle à l’épaisseur de l’enveloppe qui a été octroyée. Eux aussi écoutent la radio, sont sur le satellite et pourraient mutualiser leurs moyens pour faire face à l’armada des forces coalisées.

Toujours est-il que les politiques et les militaires n’ont plus d’excuse : ils voulaient l’argent, l’argent est maintenant là. Il leur appartient maintenant d’être vaillants pour restaurer la sérénité dans ces zones devenues presque des zones de non-droit. Comme le disait le président français, Emmanuel Macron, lors du déblocage de la première tranche, il faut que les résultats suivent. Mais attention ! Il ne manquerait plus que la cagnotte soit dilapidée. Ce magot ne doit pas servir à loger les généraux dans des hôtels cinq étoiles, à acheter des billets d’avion première classe, servir de frais de mission faramineux ou à faire on ne sait encore quelles autres dépenses somptuaires. Cet argent devra servir sur le  terrain des opérations.

En réalité, on se réjouit beaucoup pour ne pas cracher dans la soupe bruxelloise qui vient de nous être servie. Que représente en effet cette enveloppe dans une guerre qui ne peut pas être gagnée rapidement ? Se pose alors le problème de la pérennisation de cette armée transnationale. Car il ne servirait à rien de faire deux ou trois actions d’éclat et de débander ensuite pour donner le temps à l’ennemi de se réorganiser. C’est dire que les actions doivent s’inscrire dans la durée, en même temps qu’un autre combat, celui pour le développement de régions entières où la pauvreté, voire la misère et, quelquefois, l’indifférence du pouvoir central font immanquablement le lit de l’extrémisme.

 

Issa K. Barry

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RDC : Le combat de la kalach et du missel se poursuit

de trois pour le Comité laïc de coordination (CLC) dans l’organisation de marches dominicales pour dénoncer le pouvoir de Joseph Kabila : ce dimanche 25 février, ils étaient des milliers à descendre dans les rues de Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani et autres villes du pays. Mais le pouvoir Kabila tient bon et l’a fait savoir par une répression systématique des manifestants à la sortie des messes, qui tenaient Bibles, crucifix, chapelets, branchages. La kalachnikov qui réprime le missel, vent debout pour l’alternance et les droits humains, c’est un drame dont seules les républiques bananières peuvent offrir le spectacle. Et tant pis si les actes de cette tragédie s’écrivent à l’encre rouge du sang des innocents : 8 morts le 31 décembre 2017, 6 le 21 janvier et 2 autres ce 25 février.

Non, ne vous y trompez pas ! Un mort pour une manifestation pacifique, c’est un mort de trop, qui pis est, les chiffres en baisse des victimes de la répression sont inversement proportionnels à la cristallisation des positions antagoniques en RDC : en effet, pour le Comité laïc de coordination et ses parrains de la Conférence épiscopale de la RDC (CENCO), aucune institution en RDC n’est légitime. Toutes sont hors et sans mandat. Elles agissent par défi en toute illégalité et impunité. Joseph Kabila est un dictateur qui n’a plus aucune légitimité pour diriger le pays ; pour le pouvoir de Kinshasa, la CENCO et son épouvantail du Comité laïc sont des agitateurs subversifs en rupture de banc avec la République et même l’enseignement biblique. On se souvient que, lors de sa dernière conférence de presse, le président Kabila avait tancé les évêques de son pays, les renvoyant à leur catéchisme avec des dérisions du genre « Jésus Christ n’a jamais présidé une commission électorale. » Le président de la CENCO lui avait rétorqué que l’Eglise congolaise agissait en conformité avec la doctrine sociale du catholicisme tout en rappelant la sacralité de la parole donnée. Parole donnée par la signature des accords de la Saint-Sylvestre 2016 aux termes desquels une présidentielle devrait être organisée avant le 31 décembre 2017 en RDC sans  la candidature de Joseph Kabila. Près de 14 mois après, l’élection présidentielle est encore projetée à décembre 2018 sans que Kabila renonce officiellement à s’y présenter. Au contraire, dans une stratégie de fourbe, il ruse avec  les institutions de la République, notamment la commission électorale, et les partis de l’opposition minés par des querelles intestines suscitées ou encouragées par le camp présidentiel pour que les élections ne se tiennent pas à cette date.

C’est une RDC à la dérive, ballottée par un pouvoir prédateur de l’Etat, avec  des partis politiques sans grande crédibilité parce que sans projet de société ni stratégie cohérente de lutte pour l’alternance qui interpelle les démocrates du monde entier, en commençant par ceux du Congo. En inscrivant son combat dans cette perspective d’alternative démocratique dans le pays, le Comité laïc de coordination prolonge le rôle historique de l’Eglise catholique de la RDC qui, par l’entremise du cardinal Monsengwo, avait présidé la conférence nationale souveraine prélude à la chute de Mobutu mais aussi les négociations entre les partis politiques du pays ayant abouti aux accords de la Saint- Sylvestre 2016. Que ce comité se retrouve aujourd’hui en première ligne dans la lutte pour le changement démocratique et le respect des droits de l’homme en RDC n’est donc pas une surprise en soi. Il joue au supplétif d’une opposition sans leadership depuis la disparition d’Etienne Tshisekedi et porte la voix de tous les patriotes et démocrates congolais au-delà des religions. Joseph Kabila aurait alors tort de le réduire à un groupuscule de lecteurs égarés du missel à soumettre par la kalachnikov.

 

La rédaction

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